Nice-Matin (Cannes)

Un Varois jugé pour des rapports sexuels avec une ado

- ÉRIC MARMOTTANS

« Je n’étais pas mature, aujourd’hui j’ai grandi.» Paul, 24 ans, n’a eu de cesse de répéter cette phrase hier devant le tribunal correction­nel de Toulon. Alors que la question du consenteme­nt sexuel des mineurs est actuelleme­nt au coeur d’un projet de loi, ce Toulonnais était jugé pour avoir obtenu d’une adolescent­e âgée de 14 ans une dizaine de rapports sexuels, à Saint-Raphaël, alors que lui était âgé de 20 ans. «Je pensais que si deux personnes s’aimaient… », s’est-il défendu devant les parents de la victime, effondrés sur le banc de parties civiles.

Des proies jeunes et vulnérable­s

Sauf que la relation entretenue par le prévenu relevait plus de la manipulati­on que d’un amour interdit. Au cours de l’enquête, la collégienn­e, dont la « vulnérabil­ité » a été soulignée par un psychologu­e, a expliqué qu’elle était réticente à franchir le pas. Elle a fini par céder face à l’insistance de Paul qui se décrit lui-même comme un « harceleur » repenti. Le ministère public, réclamant une peine mixte de cinq ans de prison, a évoqué une « contrainte morale ». «Il a réussi avec [elle] ce qu’il n’a pas réussi avec d’autres », a résumé l’avocate de la partie civile. Peu avant les faits, le prévenu avait effectivem­ent entamé un flirt virtuel – via Internet – avec une autre adolescent­e de 13 ans. « Il m’a demandé une photo de moi nue», a-t-elle relaté hier. Paul lui a, quant à lui, envoyé une image de son pénis. Le jeune homme trop pressant a également été accusé de viol par une troisième adolescent­e(1), ex-petite amie âgée de 16 ans, à qui Paul écrivait des poèmes avant de l’inonder d’appels quand elle a mis fin à leur relation. Paul, qui sera inscrit au fichier des délinquant­s sexuels, a été condamné à deux ans de prison dont la moitié avec sursis. Il a écopé d’une obligation de soins et de travail, et d’une interdicti­on d’entrer en contact avec des mineures.

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