Un Varois jugé pour des rapports sexuels avec une ado
« Je n’étais pas mature, aujourd’hui j’ai grandi.» Paul, 24 ans, n’a eu de cesse de répéter cette phrase hier devant le tribunal correctionnel de Toulon. Alors que la question du consentement sexuel des mineurs est actuellement au coeur d’un projet de loi, ce Toulonnais était jugé pour avoir obtenu d’une adolescente âgée de 14 ans une dizaine de rapports sexuels, à Saint-Raphaël, alors que lui était âgé de 20 ans. «Je pensais que si deux personnes s’aimaient… », s’est-il défendu devant les parents de la victime, effondrés sur le banc de parties civiles.
Des proies jeunes et vulnérables
Sauf que la relation entretenue par le prévenu relevait plus de la manipulation que d’un amour interdit. Au cours de l’enquête, la collégienne, dont la « vulnérabilité » a été soulignée par un psychologue, a expliqué qu’elle était réticente à franchir le pas. Elle a fini par céder face à l’insistance de Paul qui se décrit lui-même comme un « harceleur » repenti. Le ministère public, réclamant une peine mixte de cinq ans de prison, a évoqué une « contrainte morale ». «Il a réussi avec [elle] ce qu’il n’a pas réussi avec d’autres », a résumé l’avocate de la partie civile. Peu avant les faits, le prévenu avait effectivement entamé un flirt virtuel – via Internet – avec une autre adolescente de 13 ans. « Il m’a demandé une photo de moi nue», a-t-elle relaté hier. Paul lui a, quant à lui, envoyé une image de son pénis. Le jeune homme trop pressant a également été accusé de viol par une troisième adolescente(1), ex-petite amie âgée de 16 ans, à qui Paul écrivait des poèmes avant de l’inonder d’appels quand elle a mis fin à leur relation. Paul, qui sera inscrit au fichier des délinquants sexuels, a été condamné à deux ans de prison dont la moitié avec sursis. Il a écopé d’une obligation de soins et de travail, et d’une interdiction d’entrer en contact avec des mineures.