Nice-Matin (Cannes)

«J’attends ce moment

Le Monégasque Charles Leclerc, 20 ans, va disputer son premier Grand Prix de Monaco au volant d’une F1. Il avait quatre ans quand son amour pour l’automobile a débuté

- FABIEN PIGALLE

l’étage du motorhome Alfa Romeo Sauber F Team, le pilote monégasque Charles Leclerc avait convié la presse pour un petit-déjeuner, hier. En toute décontract­ion. Au menu ? Pains au chocolat, croissants, jus d’orange et, bien sûr, des questions et des réponses. Attendues. Pour sa première saison en F et avec seulement cinq courses au compteur, Leclerc est comme un poisson dans l’eau. Comme chez lui. Normal. À disons quatre cents mètres de là, Charles Leclerc a son appartemen­t avec vue sur la ligne de départ. Des pilotes qui habitent Monaco, ce n’est pas une première. Des pilotes qui y naissent, c’est déjà bien plus rare. Lui fait partie de cette catégorie. Charles Leclerc,  ans, a grandi dans ces rues à la vitesse limitée. Dès aujourd’hui pour les essais, mais surtout samedi pour les qualifs et dimanche pour la course, jour des seigneurs, Leclerc passera aux mêmes endroits, pied au plancher. Allégorie de sa vie menée à toute allure. « Je ne pense pas qu’il se dise : tiens, j’étais garé là hier», plaisantai­t Frédéric Vasseur, directeur d’équipe, qui a admis qu’il fallait de temps en temps « le tempérer ». Mais pas ce week-end, s’il vous plait ! Car Charles est l’homme de ce Grand Prix. L’homme de Monaco. Et ce, peu importe le résultat.

Charles, que représente ce circuit de Monaco ? Arrivez-vous à imaginer ces rues, vos rues, comme un circuit ?

Là maintenant, oui, c’est un circuit… mais c’est vrai que ce sont des routes que je prends assez régulièrem­ent, en bus ou en voiture. Maintenant, c’est assez différent quand on monte dans une voiture de course. L’année dernière, j’ai couru en F et je me souviens avoir été choqué. Je ne reconnaiss­ais pas les rues dans lesquelles je marchais enfant. C’est un rythme à prendre. Une habitude. Mais j’adore ce circuit. J’attends ce moment depuis tout petit. J’ai toujours regardé ce Grand Prix. D’y être, c’est incroyable. Est-ce difficile de sortir ce circuit de son contexte? Vous êtes dans votre ville ! Non, cela vient naturellem­ent. Le plus difficile, c’est de se mettre dans une mentalité “course” dans un endroit que je côtoie depuis toujours. De se dire que cette fois, c’est un weekend de course, alors que le cadre est, pour moi, celui de tous les jours. C’est ma vie, c’est très spécial et difficile en même temps. L’an dernier, j’avais plutôt bien géré ça. Quelles sont les clés pour bien surmonter tout ça ? Je vais aborder ce weekend comme un autre. Je ne veux pas tout chambouler parce que je suis chez moi à Monaco. C’est un Grand Prix comme un autre. C’est un peu plus spécial, OK, mais ma mentalité ne doit pas changer.

Vous avez quand même énormément de sollicitat­ions ? En Australie, j’étais aussi très sollicité… C’était mon premier Grand Prix en F. Je sais que ce n’est pas comparable avec ici où je suis un peu l’homme de Monaco ce week-end. Comme disait Fred (Vasseur, Team Principal Sauber), il faut que je fasse gaffe à prendre le temps d’analyser les données de la voiture, me reposer, etc. Ne pas me disperser.

Le Grand Prix qui vous a marqué ?

J’ai une image qui me reste en tête depuis tout petit… Je ne sais pas pourquoi spécialeme­nt celle-ci, mais c’est comme ça. Je devais avoir  ou  ans et j’étais sur la terrasse d’un de mes meilleurs amis qui donnait sur Sainte-Dévote, à la sortie du premier virage… Je jouais aux petites voitures en regardant passer les F et j’espérais être un jour à leur place.

Où dormez-vous ?

Je dors chez moi à la maison. En fait, mon appartemen­t donne sur la ligne de départ…

 ??  ?? Charles Leclerc a terminé e du Grand Prix de Bakou, en Azerbaïdja­n. Son meilleur résultat en F.
Charles Leclerc a terminé e du Grand Prix de Bakou, en Azerbaïdja­n. Son meilleur résultat en F.

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