Et Lacombe stoppa Ekobo
Face à des Palois portés par un Elie Ekobo phénoménal (44 points), la Roca Team s’en est sortie au courage (99-97), grâce à un ballon magnifiquement chipé par Lacombe à 37 secondes de la fin...
Le basket est un sport de dingue, les play-offs mettent une grosse pression sur Monaco et Elie Ekobo (20 ans, Pau-Orthez) a sorti un match d’un autre monde (44 pts, record en carrière, 8/11 à 3 pts). Une partition phénoménale digne des grandes stars de la NBA qu’il sera un jour peut-être, lui qui est inscrit à la Draft et qui a gagné des places, hier soir. Mais c’est Monaco qui a gagné. Monaco, revenu de l’enfer, qui a vu le précipice de près, et qui fait réellement figure de miraculé ce matin, rescapé du passage de la tornade Ekobo. Monaco mène 1-0, avant le retour samedi à Pau, dans la fournaise du Palais. L’essentiel est fait. Mais que ce fut irrespirable, et magique à la fois. Si Monaco a gagné, il ne le doit pas à sa défense, souvent à la rue face aux picks-androlls palois et face au récital Ekobo (mais que faire, quand le garçon fait ficelle à 8 mètres au buzzer?). La Roca Team s’en est sortie au courage, au métier, à l’expérience…Mais aussi grâce à un coéquipier d’Ekobo en équipe de France, nommé Paul Lacombe. L’arrière monégasque (22 points, 7 fautes provoquées, 5 rebonds, 4 interceptions), qui a perdu quatre finales avec Strasbourg et exècre le goût de la défaite plus que quiconque, a refusé l’inéluctable.
L’interception de Lacombe
Il restait à peine 37 secondes, Pau-Orthez menait encore d’un point (93-92), après qu’un T3 de Gladyr (essentiel) eut redonné un fol espoir à des Monégasques au bord du KO… 37 secondes à jouer, donc, et Ekobo, à la mène, s’est présenté face à Paul Lacombe. Le futur NBAer a alors commis sa seule erreur, en mode trop facile.. Lacombe, en défense, a attendu, observé, flairé, avant de se lancer comme un affamé. Ekobo a vu Lacombe se jeter sur son dribble. L’action du match. Ballon volé dans les pieds. Et panier en contre dans la foulée. Monaco est alors repassé devant (94-93), Lacombe a encore ajouté deux lancers, et les dernières secondes se sont disputées sur la ligne. Amara Sy, en vieux guerrier essentiel, a provoqué les fautes. Mais n’a fait qu’1/2, deux fois. Du coup, le Palois Chris Dowe a eu la balle de match. Il restait 7 secondes et des poussières. L’Américain de l’Elan s’est arrêté à 8 mètres, mais ce shoot-là n’est pas rentré. Monaco sauvé... Même si Okobo ne marquera pas 44 points tous les soirs, il faudra, c’est certain, une équipe monégasque plus solide et plus souveraine pour s’éviter une belle périlleuse. D.J. Cooper (13 passes, mais 6 balles perdues) a marché sur courant alternatif. Diminué par la blessure de Gerald Robinson, Monaco a joué avec un Chris Evans courageux, censé rester en tribune. Gêné aux entournures (déchirure au niveau de l’oblique), il n’a pas pu faire comme Aaron Craft et se jeter sur tous les ballons, mais ses 10 points ont tout de même fait du bien. Tout comme son dunk fracassant dans le dernier quart-temps. La route qui mène à un titre n’est jamais un long fleuve tranquille. Mais Monaco ne s’attendait tout de même pas à un tel scénario. Rendezvous à Pau samedi (18h30).