Jérôme Segguns: des souterrains au roman noir Interview
L’auteur grassois présente son quatrième ouvrage sur fond de décor de l’ancien couvent de la Visitation
L’écrivain grassois, âgé de 45 ans, évoque son univers romanesque, avec en toile de fond la cité des Parfums. Rencontre avec un écrivain qui en est à son quatrième roman. Un policier, donc.
Quel est le sujet de votre nouvel opus ?
« Il s’agit d’un roman policier dont l’action se déroule de nos jours. L’histoire s’appuie sur des faits réels. L’héroïne, mandataire judiciaire de son état, est chargée de la protection des majeurs. Elle voit son existence basculer, le jour où elle s’aperçoit que sa protégée, qui ne veut pas être sauvée, transforme sa vie en un cauchemar quotidien. »
Pourquoi avoir choisi pour décor l’ancien couvent de la Visitation ?
« Cet endroit m’a toujours fasciné, d’abord par son architecture monumentale, l’immense jardin qui l’entoure et son dédale de pièces, de couloirs et d’escaliers qui forment un véritable labyrinthe. Mon frère a été un pensionnaire de l’école maîtrisienne qui s’y était installée après le départ des religieuses, au début des années . »
Sur quels documents avez-vous travaillé pour évoquer ce lieu de façon aussi précise ?
« J’ai compulsé les écrits de plusieurs historiens. Je voulais connaître tous les détails de l’installation des Visitandines à Grasse, au cours du XVIIe siècle, les circonstances de leur départ durant la période révolutionnaire, puis leur retour dans les années . C’est à cette date qu’elles s’installeront dans ce grand édifice, sis en contrebas de la place Ossola. »
Vous semblez fasciné par l’architecture composite de la
ville. En quoi est-elle si différente des autres cités ?
« Le tracé des rues du centre ancien n’a pas changé depuis des siècles, à part quelques modifications et démolitions d’immeubles vétustes. On retrouve cet enroulé de l’habitat autour du Puy et un mélange harmonieux de maisons médiévales et d’hôtels particuliers construits au siècle des Lumières. »
Vous laissez entendre que le sous-sol de Grasse ressemble à un morceau de gruyère. Qu’entendez-vous par ce terme ?
« De nombreuses galeries ont été creusées au cours des siècles. Certaines sont très anciennes, d’autres plus récentes ont été aménagées par des parfumeurs qui s’en servaient de dépôts et de caves. Des tunnels reliaient parfois deux bâtiments entre eux. Le couvent comporte ce type de galeries ménagées en sousoeuvre. »