Éts Ghini: six décennies pour plusieurs vies
Basée à la Bocca, et bientôt à Mouans, l’entreprise Ghini Métal Concept qui fête ses soixante ans, a su s’adapter à la demande. De la cuve à mazout aux charpentes en acier. Success story…
Six décennies que les établissements Ghini se sont imposés dans le secteur industriel. Gérée de père en fils, l’entreprise cannoise qui a vécu de multiples reconversions, va quitter la zone industrielle des Tourrades à la Bocca, pour s’installer à Mouans-Sartoux en septembre prochain, mais également dans le Var. Entretien avec Gérard Ghini.
Comment votre père Louis a-t-il eu l’idée de créer son entreprise ?
Mon père était apprenti serrurier dans une petite boîte de Cannes. Puis, il s’est mis à son compte en à la Verrerie à La Bocca. C’était un visionnaire.
Quelle est l’histoire des Établissements Ghini ?
En , mon père a créé les Établissements Ghini . En , il a acheté m de terrains à la Bastide rouge, future Zone Industrielle des Tourrades. À cette époque, il y avait une ferme et des vaches. Il a alors agrandi la route pour pouvoir se faire livrer et a fait construire un premier puis un deuxième bâtiment. L’activité principale de l’entreprise était alors la fabrication de citernes à mazout. C’était l’âge d’or. On distribuait nos cuves dans tout le grand Sud Est et en Corse. Avec ouvriers, l’activité était florissante. En , avec la crise du pétrole, l’entreprise s’est reconvertie dans l’acier et la chaudronnerie, mais toujours avec les cuves comme base. En , on a développé une nouvelle activité: la charpente métallique. Depuis, il s’agit de notre principal marché.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
J’ai repris les rênes en , au décès de mon père. Ça a parfois été dur, entre variations de carnet de commandes et problèmes financiers. Aujourd’hui, l’entreprise ne compte plus qu’un noyau dur de employés et notre chiffre d’affaires est de ,M€. C’est avant tout un métier qui me plaît. Je n’ai jamais eu d’aides financières mais mon père m’a toujours encouragé. Initialement, je suis ingénieur structure et dessinateur. Je continue à faire des plans. Pour moi, c’est un peu comme un jeu vidéo. Modéliser et calculer des structures, ça me plaît.
Quelles sont vos réalisations ?
Notre champ d’action concerne les bâtiments publics, comme l’école de la Frayère, industriels ainsi que des ouvrages spéciaux. On a travaillé pour BigMat, Balitrand, Ciffreo Bona et d’autres. On a une clientèle de parfumeurs sur Grasse (maisons Robertet, Mane, Tournaire). On a aussi reconstruit le Marco Polo à Théoule ou la Plage Royale à Antibes.
Les clefs de votre réussite ?
On a su s’orienter vers des marchés porteurs, gagner la reconnaissance des clients grâce à la qualité de l’équipe. En gardant le sérieux de la maison, on a donné un souffle nouveau en nous adaptant aux technologies. On a commencé à faire de la modélisation informatique en D pour la charpente en . Précurseur pour l’époque. Ensuite, l’outillage a suivi. C’est ce qui nous a fait perdurer.
Quels sont vos projets ?
Le seul point négatif, c’est que je ne la transmettrai pas, car je n’ai pas d’enfants. J’aimerais que les employés arrivent à reprendre financièrement et techniquement l’entreprise. L’activité aujourd’hui est en dents de scie donc c’est compliqué. Mais on a fait de très beaux chantiers et ce n’est pas fini. Ce n’est pas parce qu’on change de locaux qu’on va s’arrêter là.