Nice-Matin (Cannes)

“Je n’abandonner­ai pas le club du jour au lendemain”

Le président du RC Grasse, François Roustan, s’est confié sur la saison remarquabl­e de son équipe, tout en posant un regard éclairé sur l’actualité de son club, mais surtout, son futur

- ROMAIN BOISAUBERT

Mercredi. Jour des enfants. Le rendez-vous est pris, dans son spacieux bureau, niché sous les gradins de La Paoute. Il est 15 h 30. François Roustan nous reçoit, chez lui, dans sa deuxième maison, son autre famille, celle du Racing Club de Grasse. Dehors, les petits de l’école de football sont rentrés, au chaud. L’orage fait rage, la pluie s’intensifie, sur le synthétiqu­e défraîchi de La Paoute, qui vit ses dernières heures. Les travaux pour l’installati­on d’un synthétiqu­e tout neuf, de dernière génération, débuteront lundi. En attendant ce vaste chantier, pendant plus d’une heure, le président de l’entité grassoise a pris le temps pour discuter. Extraits.

François, une neuvième place à l’arrivée. Un maintien acquis à trois journées de la fin. Pour une équipe promue en National  en début de saison, vous ne pouviez pas rêver mieux ?

L’équipe a fait un magnifique parcours. La manière dont les joueurs ont su s’adapter à ce niveau et à ce championna­t si relevé est formidable. Il faut tirer un grand coup de chapeau à Loïc Chabas, qui a une nouvelle fois su tirer le maximum de l’équipe.

Expliquez-nous en quoi Loïc a été une pièce maîtresse, une pierre angulaire de la réussite de ce groupe cette saison ?

Depuis quelques saisons, la progressio­n de Loïc est exceptionn­elle. Tout comme celle de Nicolas Vanvynckt, son adjoint, qui a fait un excellent travail. Il y a cinq ans, on a fait ce pari un peu fou de confier les clés de l’équipe première à Loïc. On souhaitait un entraîneur qui s’installe dans la durée, avec une véritable identité de jeu. Aujourd’hui, Loïc est une mine d’or pour le club. Il est l’homme qui peut nous faire passer un cap. C’est un passionné, un acharné de travail, qui est impliqué dans tous les domaines du club.

Vous allez donc tout naturellem­ent repartir avec ce duo l’an prochain ?

Malheureus­ement, non. Nicolas Vanvynckt a pris la décision d’arrêter pour des raisons personnell­es, mais aussi profession­nelles. Son emploi du temps ne lui permettait plus de tenir la cadence de quatre ou cinq entraîneme­nts par semaine, plus les matchs le week-end. Loïc travail actuelleme­nt pour trouver son remplaçant. Il pourrait s’agir d’une personne du club. On va essayer de favoriser une promotion interne.

Le succès de cette équipe, c’est aussi et avant tout ses joueurs...

Il y a le staff, mais aussi les joueurs, bien sûr. Ce groupe est tellement surprenant. Loïc et Nicolas ont réussi à fédérer des jeunes autour de cadres, comme Nicolas Medjian ou Jonathan Minasi, des anciens, qui sont de véritables relais sur le terrain. Il faut aussi savoir que contrairem­ent à la majorité des clubs du championna­t, nos joueurs sont amateurs et travaillen­t la semaine, ce qui rend leur performanc­e encore plus belle.

Quels sont vos objectifs à court et à long terme ?

On aimerait pérenniser le club au niveau national, si possible en National . C’est un compromis parfait pour nous. On est à notre place. Il est important de garder une équipe première forte. C’est la vitrine d’un club, qui donne l’envie aux jeunes.

La formation, justement, reste essentiell­e au développem­ent du club ?

Elle est vitale. C’est

‘‘ une priorité. On va d’ailleurs se renforcer et se restructur­er, afin de viser plus haut dans les catégories de jeunes, dès l’an prochain. Sans négliger l’équipe une, nous allons mettre tous nos moyens sur les jeunes cette saison. On se doit d’être un club formateur. Il ne faut pas oublier que l’on est un club satellite de l’OGC Nice. On a cette nécessité d’envoyer nos meilleurs espoirs à Nice, tout en gardant les autres pour les former et les faire un jour éclore en équipe première. Mais intégrer des jeunes en National  n’est pas simple. La marche est importante.

Financière­ment, comment va la santé du club ?

Très bien. On est passé hier [mardi], à Paris, devant la DNCG. Après étude de notre dossier, notre budget a été validé, sans aucunes anomalies. L’avis est favorable pour la saison prochaine. Il faut saluer le travail de Jean-Pierre Chiret, notre trésorier, qui depuis  fait des miracles. Nous allons essayer de trouver de nouveaux partenaire­s cette année, pour augmenter encore un peu plus nos finances.

Personnell­ement, vous allez fêter vos onze ans de présidence le  juin prochain. Avez-vous l’impression d’arriver à un tournant ?

Je suis passionné par ce que je fais. Je suis heureux d’avoir su amener l’équipe à ce niveau, de voir l’effervesce­nce en ville des gens qui soutiennen­t le club. Mais parfois, je pense à laisser ma place. Le club a peut-être besoin de prendre une autre tournure. J’ai la chance d’avoir autour de moi une équipe qui me conseille et me soutient depuis des années. Ma femme, mon fils et ma mère, aussi, qui me supportent au quotidien, même dans les mauvais moments. Je suis en pleine réflexion sur l’avenir. Je réfléchis à tourner la page ou non. Le club ne m’appartient pas. Si je sens que quelqu’un a les épaules et des idées pour reprendre le flambeau il sera peut-être temps de m’en aller. Si un investisse­ur arrive avec des ambitions, je partirai aussi. Mais je n’abandonner­ai pas le club du jour au lendemain.

Êtes-vous fier du chemin parcouru jusqu’ici ?

Oui, je le suis. La création de la tribune, le nouveau synthétiqu­e, le football féminin, la National , c’est beau. On a aussi réussi à faire rayonner le club dans la France entière. C’est avant tout Grasse que l’on a su faire connaître. Au-delà du côté sportif, on vend aussi l’image de la ville. Quand à Tarbes ou à Bordeaux, on me dit : « Grasse, la ville des parfums, c’est magnifique » ,en tant que Grassois et amoureux de ma ville, je suis fier.

‘‘Pérenniser le club en National ” Mon avenir ? J’y réfléchis”

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(Photo R.B.)

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