Nice-Matin (Cannes)

On a un budget % inférieur à celui de Mercedes

- PROPOS RECUEILLIS PAR CH.D.

Toujours un plaisir de tendre le dictaphone à Cyril Abiteboul. Jamais vain. Car jamais tiède, le boss Renault ! Il a la langue bien pendue et elle n’est pas de bois. On peut même le pousser dans ses retranchem­ents sans qu’il tique outre mesure, ni en prenne ombrage. Il sait de quoi il parle et ça intéresse le grand public, fan de F1 française. Un sport où, depuis des années, Renault joue les accessits, sinon les utilités… Le temps béni des Arnoux, Prost, Alonso (dernier vainqueur en 2008 au volant d’une Renault), semble révolu. On a abordé de front Cyril Abiteboul sous cet angle – un brin franchouil­lard reconnaiss­ons-le – et voici ce qui en est ressorti (interview réalisée après la première séance d’essais libre).

Cyril, c’est plutôt une bonne matinée pour vous, avec des chronos réussis ?

Vous savez, FP (« free practice  », essais libres ) à Monaco, c’est toujours très tôt, vraiment très peu de choses à en conclure. Mais on a l’air d’être où l’on a envie d’être, plutôt dans le « midfield » (première moitié du tableau).

Des qualifs ratées, ce sera un GP forcément raté ?

Oui parce qu’à Monaco, on pense que ce sera une stratégie à un arrêt pour tout le monde et qu’ici, c’est  % de chances de safety-car… On ne peut même pas se refaire par une stratégie décalée ou innovante.

Y a-t-il, dès lors, encore un intérêt de courir à Monaco ?

Oui parce que c’est un symbole et c’est l’histoire. Ensuite parce que c’est une

‘‘ course où le pilote fait une grande partie du job et du résultat.

Cette saison, comme les précédente­s, Renault, qui fournit le moteur à Red Bull, est derrière. C’est logique ou contrarian­t ?

C’est contrarian­t car on est dans un environnem­ent où on veut être le premier. Mais on est en reconstruc­tion, c’est notre e saison, c’est la réalité et c’est normal d’être derrière Red Bull, Mercedes et Ferrari. On n’a pas à avoir honte, à rougir. On oublie le temps que ça a pris à Red Bull et Mercedes pour en arriver là…

Vous n’en avez pas marre, vous, le boss, d’être obligé de répéter ce

discours tous les ans ? Non, car la réponse que je vous ai donnée est la bonne par rapport à votre question. Renault est repartie d’une écurie agonisante qui allait mettre la clé sous la porte (Lotus F, NDLR), donc ça prend du temps pour être au top. Clairement.

Du temps et des moyens ?

On a repris une écurie où ils étaient  personnes, on est  aujourd’hui, Mercedes entre  et  personnes ! Mais on a des petites victoires : nos voitures sont systématiq­uement en Q et dans les points. Très sincèremen­t, je vais vous avouer, Haas a une voiture meilleure que la nôtre, mais malgré tout, on est devant !

Ce déficit d’image pénalise un constructe­ur comme Renault ?

Beaucoup de constructe­urs sont venus, beaucoup sont partis la queue entre les jambes, qui n’ont rien fait… Ça fait  ans qu’on est en F et ça a du sens de figurer parmi les meilleurs.

Quel est votre budget, comparé à Mercedes ou Red Bull ?

Plus faible. De l’ordre de  % par rapport à Mercedes. Mais on le choisit notre budget, ça n’a pas de sens aujourd’hui de dépenser plus. Il faut le faire intelligem­ment.

Ça complique le développem­ent en cours de saison, non ?

Aujourd’hui, ce qui nous ralentit, c’est le fait de ne pas être plus rapide entre une idée, et sa mise en oeuvre en piste. Pour faire un aileron, là ou Red Bull met ,  ou  semaines, nous on en met , …

Renault sans pilote français, ça ne vous interpelle pas ?

On veut des pilotes rapides, et aussi, avouons-le, qui soient disponible­s. On a raté une opportunit­é avec Ocon, il y a deux ans… Si elle se représente avec un autre Français, performant, on la saisira. Je ne cherche pas en permanence des excuses, mais la situation contractue­lle des pilotes n’autorise pas tout.

Renault reste quand même dans le coeur des gens en France ?

Il y a une impatience énorme, c’est vrai. Mais on ne peut pas se faire plus gros que le boeuf Red Bull, du jour au lendemain (sourire)! 2. Sebastian Vettel (ALL) 3. Valtteri Bottas (FIN) 4. Kimi Räikkönen (FIN) 5. Daniel Ricciardo (AUS) 6. Max Verstappen (PB) 7. Fernando Alonso (ESP) 8. Nico Hülkenberg (ALL) 9. Kevin Magnussen (DAN) 10. Carlos Sainz Jr (ESP) 11. Sergio Pérez (MEX) 2. Ferrari 3. Red Bull 4. Renault 5. McLaren-Renault 6. Haas 7. Force India 8. Toro Rosso-Honda 9. Sauber 78 pts 58 pts 48 pts 47 pts 33 pts 32 pts 22 pts 19 pts 19 pts 17 pts 12 pts 9pts 8pts 4pts 2pts 1 pt 1 pt

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