Deux ex-agents secrets soupçonnés de trahison au profit de la Chine
Deux ex-agents secrets français ont été arrêtés et placés en détention, soupçonnés d’avoir été retournés par les services secrets chinois, une affaire d’une «extrême gravité» pour les autorités françaises, qui restent évasives sur l’ampleur et la portée de l’éventuelle trahison. Révélée par Le Monde et l’émission Quotidien, l’information a été confirmée partiellement dans la nuit par le ministère des Armées et des sources judiciaires françaises. Le porteparole de la diplomatie chinoise, Lu Kang, a répondu: «Nous ne sommes pas au courant. » « Deux agents français qui appartiennent au ministère [des Armées, ndlr] et probablement un des conjoints de ces agents ont été accusés de faits graves susceptibles d’être qualifiés de faits de trahison pour avoir été suspectés de livrer des informations à une puissance étrangère», a déclaré hier matin la ministre des Armées Florence Parly.
Informations confidentielles compromises
Ces deux agents, qui ont été mis à la retraite, travaillaient pour la Direction générale de la sécurité extérieure. Ils ont été mis en examen le 22 décembre 2017 et deux d’entre eux sont depuis en détention provisoire. Aucune information n’a été donnée officiellement sur la durée ou sur la nature des informations que les suspects auraient pu transmettre, mais une source proche du dossier a déclaré qu’il y avait eu « compromission avérée » d’informations confidentielles. Selon une source proche du dossier, la justice a demandé la déclassification de documents du 6 juillet 2016 au 19 avril 2017. Deux des trois suspects sont poursuivis pour « livraison à une puissance étrangère d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » et «compromission du secret de la Défense nationale », a précisé une source judiciaire ; «l’un d’eux a également été mis en examen du chef de provocation directe au crime de trahison», a-t-elle ajouté. La troisième personne – sans doute l’épouse – a été mise en examen pour « recel des crimes et délits de trahison» et placée sous contrôle judiciaire, selon la même source.