Nice-Matin (Cannes)

« La crédibilit­é passe par des résultats »

- ROMAIN HUGUES

Le softball est un sport en pleine mutation. A six ans des JO qui se dérouleron­t en France, Didier Seminet, le président de la Fédération Française du baseball et du softball, fait le point sur les avancées de ce sport dans notre pays.

Didier, où en est le softball en France ?

Il faut savoir que le softball est une délégation service public où il est défini que c’est exclusivem­ent pour les femmes. Toutefois, nous comptons   licenciés dont   femmes. La plupart des clubs combinent les deux discipline­s - le baseball et le softball - et on compte environ % de jeunes qui pratiquent ce sport, contre seulement % il y a  ans.

Y a-t-il une politique de formation particuliè­re, en vue des JO  ?

Avant , il y a Tokyo  où l’on sera discipline officielle ! Donc c’est même pas une question de formation, c’est surtout une histoire de détection et de regroupeme­nt pour arriver à avoir le meilleur collectif et être compétitif­s dès les JO de Tokyo. Ensuite, Paris  aura une certaine vocation : les équipes de France seront qualifiées et cela sera un vrai coup de projecteur sur nos discipline­s qui ne sont pas trop mises en avant. Mais, ce n’est pas trop à cause des autres, c’est surtout la Fédération qui doit travailler à mettre en avant la discipline.

‘‘ Le vrai salaire de nos athlètes, c’est d’être ensemble ”

Travailler comment ?

Par exemple, ici à Nice, on a la capacité d’organiser des événements sur des territoire­s structurés. Il y a aussi une volonté de fidélisati­on de nos jeunes car tout est très nouveau donc on travaille sur cette fidélisati­on pour que l’on puisse garder un plus grand nombre de jeunes. En France, on possède quand même  clubs sur tout le territoire. Qu’est-ce que cela représente à l’échelle européenne ? Cela nous positionne dans les - premières fédération­s européenne­s sur environ . L’équipe de France est en restructur­ation permanente. En , on était e mondial, aujourd’hui on est e. C’est plutôt convenable, mais il faut encore progresser parce que l’idée est d’arriver dans le top .

Le softball souffre-t-il de la comparaiso­n avec les EtatsUnis ?

Le cliché de nos discipline­s est que ce sont des sports américains. Il faut savoir que le numéro  mondial est Japonais, et que les Asiatiques sont très forts en baseball et softball, largement autant que les Américains. Il y a également une forte présence dans les Caraïbes, et les Hollandais sont dans le top  mondial ! Maintenant, il faut une prise de conscience de nos forces, il faut qu’on soit moteurs de nos propres histoires. Si nos équipes de France sont qualifiées à Tokyo, ce sera un coup de projecteur sur la discipline. Et ce ne sera pas spécialeme­nt grâce à NiceMatin, France  ou autres… Aujourd’hui, le problème est que l’on n’a juste pas de résultat. Le jour où on en aura, tout suivra. Quelles sont les valeurs dégagées par le softball ? Ce sont les valeurs du sport collectif en général, mais on les retrouve particuliè­rement en softball. Notre faiblesse, c’est le petit nombre de licenciés, mais ça en fait notre force ! Il y a beaucoup de solidarité… En fait on se sent en famille, on a envie d’être ensemble. Le vrai salaire de tous ces athlètes, c’est d’être ensemble.

Qu’en est-il du profession­nalisme de la discipline ?

En France cela n’existe pas encore, mais en Amérique et en Asie, oui. On commence à avoir des joueuses qui jouent en collège américain. Notre formation permet aux joueurs de jouer dans les meilleures conditions avec un véritable projet scolaire. Ce n’est pas encore profession­nel, mais ça donne un sens à tout ça.

Quelles sont les prochaines échéances pour le softball français ?

Toute l’année, nous avons un championna­t de France qui amène à avoir une équipe nationale. La qualificat­ion aux JO est dépendante du championna­t d’Europe qui aura lieu en . Ensuite, il y aura Paris  qui sera crucial pour notre discipline. Des fédération­s comme le Japon nous aident beaucoup à progresser ! De toute manière, la crédibilit­é passera par le résultat sportif.

 ??  ?? M. Seminet était présent sur la Côte d’Azur lors du dernier week-end de Pentecôte à l’occasion du Challenge de France organisé à Nice et Contes. (Photo R.H.)
M. Seminet était présent sur la Côte d’Azur lors du dernier week-end de Pentecôte à l’occasion du Challenge de France organisé à Nice et Contes. (Photo R.H.)

Newspapers in French

Newspapers from France