Affaires de famille
Les réactions qui suivent le chamboulement de la configuration de Nice-Matin et Var matin [lire ci-contre et la page du avril dernier] ont quelque chose de rassurant : entre le journal et ses lecteurs, il y a toujours des relations passionnelles. Comme dans les (très) vieux couples qui trouvent encore suffisamment d’énergie pour se disputer, après ans de vie commune. Et donc de s’aimer. C’est bien ainsi. A l’heure du tout virtuel, pouvoir échanger sur du concret, en direct, avec passion, est sain. Vous n’êtes pas indifférents aux changements ? C’est normal, car outre le bouleversement des habitudes de lecture, ils sont une atteinte à un élément du quotidien qui accompagne chaque Azuréen depuis l’aprèsguerre, pour les plus anciens, depuis la naissance pour tous. Et, dans ces conditions, on ne touche pas impunément à un monument du patrimoine collectif. Réagir, donc, est la norme. Sur-réagir est dans l’ADN des gens du Sud, qui mettent de l’amour jusque dans les différends. Rien de tel que l’indifférence pour tuer la discussion et, donc, hypothéquer l’avenir. Pour discuter, toutefois, il faut être deux… Dans ce sens les réponses du directeur des rédactions [lire ci-contre] laissent la porte ouverte à tous les possibles : avancer à deux vers un nouveau journal, dont l’évolution est devenue inévitable, en se nourrissant des impératifs des uns et des suggestions des autres. (1) Président de l’Association des Lecteurs de Nice-Matin/Var-matin.