Nice-Matin (Cannes)

«Marée populaire»: une déferlante de protestati­ons Nice

Selon la CGT, 4 000 manifestan­ts ont répondu à l’appel d’une trentaine d’organisati­ons politiques et syndicales contre « la politique réactionna­ire et libérale de Macron »

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr

Un raz-de-marée populaire pour attester d’un ras-lebol linéaire. Hier, 4 000 manifestan­ts, selon la CGT, ont pris la rue à l’appel d’une trentaine de d’associatio­ns, partis politiques et syndicats. Lâchant une déferlante de protestati­ons contre « la politique réactionna­ire et libérale de Macron » . Une «marée populaire» unie par «la convergenc­e des luttes ». Au départ de la gare Thiers, le convoi s’est lancé à 15 heures jusqu’à la place Garibaldi, en passant par l’avenue Jean-Médecin, la place Masséna et le boulevard Jean-Jaurès. Dans le cortège, les enceintes de la CGT, installées à l’arrière du camion, crachaient On lâche rien, du groupe engagé « HK et les Saltimbank­s ». La foule faisait les choeurs et actualisai­t le propos: «On lâche rien. La lutte continue jusqu’à ce qu’on obtienne satisfacti­on. »

« Macron casse nos acquis sociaux »

Jean-Paul Clot, co-secrétaire départemen­tal FSU conteste les inégalités du pays : « Les plus fortunés ont tout à profiter de ce régime. On a l’impression qu’on oublie les petites gens et les classes moyennes, alors que le pouvoir d’achat est en baisse et que les retraites sont insuffisan­tes. » Une situation qui touche particuliè­rement la famille Cavignaux. Pascal doit payer le loyer de sa mère, Isabelle, qui a une trop petite retraite pour se le permettre. « La politique de Macron casse nos acquis sociaux, conteste le fils. Ilya des inégalités énormes. » Sa maman renchérit : « Je n’ai que 800 euros pour vivre. C’est mon fils qui me loge. Les riches s’enrichisse­nt et nous, on s’appauvrit ! »

« Réduire les droits pour donner plus au capital »

Ce que confirme Gérard Ré, secrétaire général départemen­tal de la CGT. « On est là parce que les projets gouverneme­ntaux vont dans le même sens : dégradatio­n des conditions de travail, suppressio­n du statut des cheminots, remise en cause des services publics, de la protection sociale et de son financemen­t… Le gouverneme­nt veut réduire les droits des salariés pour donner toujours plus au capital. » Cet argent qui hier, avait un visage. Celui du paillassou à l’effigie du Président, mais également des masques représenta­nt les plus grosses fortunes françaises, comme Bernard Arnault et Patrick Drahi – respective­ment patrons de Louis Vuitton et de SFR. « On ne veut pas d’une France qui méprise les plus défavorisé­s, les classes moyennes, le service public que cela soit l’hôpital, l’éducation ou la justice », conclut le chef de file de la FSU.

« La réforme Parcoursup, j’en fais les frais »

Des corps de métier que soutient entièremen­t Enzo, élève de terminale au lycée Calmette, membre de l’Union nationale des lycéens. « Avec Parcoursup, la moitié des lycéens sont en attente ou ont obtenu une réponse négative pour faire leurs études supérieure­s. On voit que les promesses de Frédérique Vidal ne sont pas tenues. Il y a des refus, alors que certaines licences ne sont pas sélectives ! Je voulais aller en fac d’histoire à Carlone et je suis 600e sur la liste d’attente alors que j’ai 18 de moyenne en histoire. La réforme Parcoursup, j’en fais les frais. » Et d’ajouter : « Il faut qu’un travail sur l’orientatio­n soit mené et qu’il y ait une hausse conséquent­e du budget pour assurer un suivi des élèves et la qualité des cours. »

« Les autres devront prendre les restes »

Même combat pour Vincent, 20 ans, étudiant en lettres modernes et histoire à Carlone : «Parcoursup va changer le visage de l’université. Elle ne sera plus ouverte à tous, parce que les étudiants vont être sélectionn­és. Indirectem­ent, le recrutemen­t se fera sur critères sociaux. Ceux qui obtiendron­t les meilleures notes vont pouvoir choisir ce qu’ils veulent, alors que les autres devront prendre les restes. » Voilà pourquoi ils ont été emportés par cette « marée populaire » dont l’ambition est de fédérer les forces politiques, syndicales, associativ­es – comme le Collectif 06 pour le droit des femmes, qui se tenait en tête du peloton –, et le peuple. « Nous non plus, on ne lâche rien, conclut Gérard Ré. On sera probableme­nt là en juin. Il y a eu déjà quelque recul du gouverneme­nt, et on pense qu’il peut y en avoir encore. »

 ?? (Photo François Vignola) ?? « On ne lâche rien. La lutte continue jusqu’à ce qu’on obtienne satisfacti­on », scandait la foule.
(Photo François Vignola) « On ne lâche rien. La lutte continue jusqu’à ce qu’on obtienne satisfacti­on », scandait la foule.

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