Nice-Matin (Cannes)

-: les  vérités de Mika Häkkinen

Cette année, le pilote et double champion du monde finlandais fête le vingtième anniversai­re de sa victoire à Monaco. Il revient ici avec nostalgie sur sa course et se tourne vers le futur

- PROPOS RECUEILLIS PAR CAROLINE STEFANI ET THIBAUT PARAT

Une Formule 1 sur un yacht. La démesure monégasque, pour sûr. Sur le ponton du Ava, à deux pas du virage du Bureau de tabac, la McLaren MP4-15 de Mika Häkkinen cristallis­e tous les regards nostalgiqu­es. «Ce fut un challenge de la monter à bord, sourit le principal intéressé. Si la voiture était en métal, elle serait déjà rouillée vu que je la conduisais il y a vingt ans. » Jadis pilote et champion du monde. Aujourd’hui, spectateur du Grand Prix de Monaco et businessma­n. Cette année, la course a donc des airs d’anniversai­re pour le pilote finlandais aux 49 printemps. Il y a deux décennies tout pile, Mika Häkkinen soulevait le trophée du vainqueur. À cette occasion, l’homme a répondu à un parterre de journalist­es. Sur sa course de l’époque, son applicatio­n récemment lancée, sa vie à Monaco, sa relation avec le pilote Bottas… Extraits choisis.

Son applicatio­n iNZDR

«Il y a quelques années, je n’étais pas sur les réseaux sociaux. Après avoir parlé avec mon associé, j’ai réalisé que l’on pouvait avoir des commentair­es négatifs sur sa personne mais aussi des positifs. Et qu’il était possible de créer une vraie relation avec les fans. Pourquoi se lancer là-dedans, alors? On peut donner des contenus de qualité et des histoires, pour savoir comment je suis devenu double champion du monde, par exemple. Cela élève les réseaux sociaux à un niveau supérieur et permet de les monétiser. »

F et entreprene­uriat

« La F1 m’a appris à être un bon coéquipier avec des pilotes d’exception comme Alain Prost et David Coulthard. J’ai beaucoup appris sur la communicat­ion avec les gens, le travail en équipe et le fait de bien s’entourer des bonnes personnes. »

Sa course à Monaco

« Ce jour-là, j’ai tapé au moins une fois. Il restait cinq tours et je n’oublierai jamais ce moment au virage de la Rascasse. J’ai tourné mon volant un poil trop tôt et j’ai tapé! À ce moment-là, je roulais moins vite car je pensais mener la course facilement. Quand vous allez moins vite, la températur­e descend, la pression des pneus aussi et les freins sont moins réactifs. J’ai alors vu Fisichella me rattraper. J’ai commencé à paniquer. J’avais peur que la voiture ne réponde pas correcteme­nt à mes accélérati­ons. Heureuseme­nt, avant les qualificat­ions, McLaren avait fait venir d’Angleterre de nouvelles suspension­s arrière qui étaient plus solides. S’ils n’avaient pas fait ça, je n’aurais jamais gagné… »

Son GP préféré

«Monaco, forcément. Ici, c’est spécial même s’il y a des lieux incroyable­s comme Abou Dabi ou Singapour et peut-être Miami bientôt. Quand j’emmène mes enfants à l’école et que je sors du tunnel, les souvenirs me reviennent. Bien sûr, je ne roule pas à 300 km/h! Monaco est un challenge parce qu’il y a beaucoup de partenaire­s, de directeurs de compagnies qui travaillen­t avec les écuries. Se concentrer sur le circuit est difficile. Cela demande beaucoup d’énergie pour rester calme. Physiqueme­nt, aussi. Il faut être fort sinon on va dans le mur.»

La meilleure F

«La mienne, évidemment. La MP415 est la voiture la plus rapide que j’ai pu conduire. Si tu avais le courage d’aller vite dans les virages rapides, la voiture allait de plus en plus vite. Elle avait des faiblesses, certes, mais je n’en retiens que du positif.

Sa vie en Principaut­é

« C’est fantastiqu­e car c’est un petit endroit. Mes cinq enfants adorent être ici. Ce n’est pas juste une histoire de soleil. Monaco vous apporte la sécurité, ce n’est pas négligeabl­e en ces temps. J’aime beaucoup les exposition­s au Grimaldi Forum et je m’implique beaucoup dans le caritatif avec la famille princière. On ne s’ennuie jamais ici. »

B Son avis sur Valtteri Bottas (Mercedes)

« Je vois deux choses qui montrent que Valtteri est intelligen­t. Il sait qu’il ne peut pas gagner seul. Il a besoin d’une équipe, de soutiens. Sa façon d’opérer dévoile un gentleman. Il est excellent pilote et communican­t. Je me rappelle qu’il est venu chez moi un week-end en Finlande et je lui ai demandé s’il voulait lire quelque chose. Il m’a demandé le Moto Racing Magazine. Il a une forte personnali­té. Je me rappelle l’avoir vu en Formule 3. La piste était un peu mouillée mais j’ai pu voir son talent en trois tours. Ce n’était pas une voiture facile à conduire et il allait si vite. Je lui donne mon soutien. Je sais que ce gars-là peut gagner. »

Son pronostic

« Difficile à répondre. Pour le Grand Prix de Barcelone, j’avais fait un choix mais j’ai eu tout faux. J’ai donc peur de répondre… Les essais ne veulent pas forcément dire que tel ou tel pilote va gagner. Je suis ambassadeu­r de McLaren donc j’espère qu’ils vont gagner la course. Ils ont eu un peu de difficulté­s cette année mais ils s’améliorent… »

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(Photos Thibaut Parat) Mika Häkkinen à côté de son bolide d’antan, la McLaren MP-
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