Nice-Matin (Cannes)

Un nouveau parc d’attraction­s en Provence Canal + : fin des Guignols

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Le Parc Spirou Provence, construit autour d’attraction­s mettant en scène le groom créé par Franquin, mais aussi Lucky Luke ou Gaston Lagaffe, a été officielle­ment inauguré hier à Monteux (Vaucluse), près d’Avignon, où il espère attirer pour sa première saison 300 000 visiteurs. Le site, qui ouvrira ses portes au public le 16 juin, s’inspire des univers des bandes dessinées Dupuis et s’étend sur 4 hectares dans une plaine près du lac de Monteux. « L’ambition, c’est un parc convivial et familial, à taille humaine, avec un univers », décrit son président Daniel Bulliard, premier directeur du Futuroscop­e : « L’idée c’est que les grands-parents, qui aimaient déjà Spirou, y amènent leurs petits-enfants ». Hier, Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot et ex-députée LREM de la circonscri­ption, a évoqué dans son discours d’inaugurati­on un parc qui «a relevé le défi technique d’allier performanc­es énergétiqu­es et attraction­s attrayante­s ».

 employés

Le parc, dont la création a coûté 40 millions d’euros, est porté par des actionnair­es privés, au premier rang desquels Media Participat­ion, la société qui détient notamment les éditions Dupuis, mais aussi par Bpi France. La région Paca le subvention­ne à hauteur de 600 000 euros. Son président, Renaud Muselier, a notamment indiqué hier que «l’implantati­on du parc Spirou est un projet qui s’inscrit pleinement dans notre stratégie économique pour le territoire régional ». Quarante millions d’euros supplément­aires doivent être injectés dans les six ans à venir, pour doubler la surface du parc et lui offrir de nouvelles attraction­s. Pour son ouverture le 16 juin, le parc en comptera 12, des manèges pour les plus petits aux classiques montagnes russes, en passant par les animations numériques en 3D. Dans un univers rouge et jaune très années 50, avec des food-trucks dans de vieux camions Citroën, ou des stations-services vintage, les hôtes et hôtesses d’accueil portent tous le costume du célèbre petit groom. Le parc emploie quelque 250 personnes, la plupart en CDD pour la saison. Les six points de restaurati­on et les huit boutiques, de taille modeste, relient les attraction­s. L’entrée coûtera 32 euros par adulte et 25 par enfant. Après près de trente ans sur la chaîne cryptée, leur fin a été scellée hier lors d’un comité d’entreprise de la Canal +. Cette parodie grinçante de journal télévisé, créée en août , qui attirait dans ses grandes années jusqu’à trois millions de téléspecta­teurs, était en sursis depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Canal+ en . Ce dernier avait reproché à la chaîne un abus « de dérision »etune tendance à se « moquer des autres ». « On s’en doutait, il y avait des bruits, des démissions », a indiqué hier Yves Lecoq, l’un des imitateurs historique­s (avec les voix du présentate­ur Patrick Poivre d’Arvor, dit PPD, ou Jacques Chirac). En , Les Guignols n’avaient dû leur survie qu’à une forte mobilisati­on du public. François Hollande lui-même avait pris position en estimant que « la caricature fait partie du patrimoine » français. L’émission était revenue fin  dans une nouvelle version en crypté, plus lisse, avec de nouveaux auteurs et sans PPD à la présentati­on. Les audiences en chute libre n’avaient pas été sauvées par une nouvelle diffusion en clair à partir de . Longtemps présentée en direct juste avant le  H des autres chaînes, copiée dans le monde entier, l’émission a marqué le langage courant avec de nombreuses répliques : « A tchao bonsoir »et« Voilà, sans transition » de PPD, « Mais euuuuh » de François Bayrou ou « Je peux dire une connerie ?» du gardien de but Fabien Barthez. En , Alain de Greef, directeur des programmes, cherchait à remplacer le JT des Nuls avec une contreprog­rammation du JT, d’abord baptisée « Les arènes de l’info ». En , l’émission est rebaptisée « Les Guignols de l’info » et s’impose à l’occasion de la guerre du Golfe. L’humour sans tabou a souvent causé des scandales et des poursuites : Françoise Sagan avait notamment été la première à obtenir en justice l’arrêt d’une séquence. L’équipe avait aussi été critiquée pour son influence politique. On lui avait notamment reproché d’avoir favorisé l’élection de Jacques Chirac en  en présentant une marionnett­e trop sympathiqu­e.

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(Photo PQR/Le Dauphiné) Les officiels présents (avec au centre Brune Poirson et Renaud Muselier) ont pu apprécier le site de quatre hectares. Influence politique ?

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