DES PRÊTRES ATTENDUS COMME LE MESSIE A ANTIBES
Les catholiques de la paroisse Saint-Armentaire sont en émoi. L’annonce du possible non remplacement de trois prêtres en septembre met en péril la célébration du culte.
Forte émotion et extrême inquiétude sont les deux sentiments qui, ces derniers temps, prédominent au sein des centaines de fidèles des églises de la paroisse Saint-Armentaire. En effet, la communauté catholique du bassin antibois a appris que trois jeunes prêtres – les pères Philippe Catala, Denis-Aimé Dabire et Brice Nainangu –, vont les quitter dès le 31 août. À cette date, seul le père Paul Chalard, archiprêtre de SaintArmentaire, sera en poste. L’évêque du diocèse de Nice, Mgr Marceau, va-t-il pourvoir au remplacement des trois partants ? C’est la grande interrogation qui vient tarauder les fidèles. D’autant plus volontiers qu’une réorganisation est, semble-t-il, prévue pour la rentrée de septembre (lire encadré). D’ores et déjà, il est annoncé que des suppressions de messes seraient actées dans les églises de La Fontonne (le samedi soir) mais aussi à SainteThérèse, dans le quartier de la Croix-Rouge (le dimanche). Mais pour le reste, c’est bien flou. Dans la communauté, l’inquiétude prime tant que l’évêque n’aura pas formulé de manière explicite sa décision. Il faut dire que les trois ecclésiastiques qui se trouvaient en formation dans la paroisse ont su s’imposer rapidement auprès des catholiques du bassin antibois. Pour le père Chalard, si ces trois départs ne sont pas compensés, ce serait un véritable coup dur infligé à Saint-Armentaire. D’autant plus pénalisant qu’à son arrivée en 2012, l’archiprêtre pouvait s’appuyer sur le concours de cinq prêtres auxiliaires pour assurer les services religieux : messes, funérailles, baptêmes, mariages. « L’appoint de ces auxiliaires, permettait aux curés et aux vicaires d’assurer les autres missions que sont la pastorale, la catéchèse sans oublier le bon déroulement des activités des écoles catholiques », explique Paul Chalard. Oui mais voilà. Ces prêtres auxiliaires « qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes sont tous aujourd’hui octogénaires. Nous ne pouvons plus attendre d’eux ce qu’ils ont donné sans compter durant ces dernières années», constate-t-il. Certes, nous direz-vous, ici comme dans toutes les autres paroisses du pays, des diacres peuvent aider les prêtres dans de nombreuses tâches. Mais en aucun cas, ils ne peuvent, seuls, dire la messe. Du coup le problème reste entier puisqu’en l’absence d’un nombre suffisant de prélats, les diacres voient leur champ d’action limité. Enfin, dernier paramètre et non des moindres : la crise des vocations qui frappe l’église catholique depuis fort longtemps. Les hommes choisissant de consacrer leur vie à dieu sont peu nombreux et, dans le même temps, six années sont nécessaires pour former un prêtre. D’où cette difficulté chronique de pourvoir aux remplacements dès lors qu’il y a départ ou mise à la retraite.