Nice-Matin (Cannes)

DES PRÊTRES ATTENDUS COMME LE MESSIE A ANTIBES

Les catholique­s de la paroisse Saint-Armentaire sont en émoi. L’annonce du possible non remplaceme­nt de trois prêtres en septembre met en péril la célébratio­n du culte.

- ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

Forte émotion et extrême inquiétude sont les deux sentiments qui, ces derniers temps, prédominen­t au sein des centaines de fidèles des églises de la paroisse Saint-Armentaire. En effet, la communauté catholique du bassin antibois a appris que trois jeunes prêtres – les pères Philippe Catala, Denis-Aimé Dabire et Brice Nainangu –, vont les quitter dès le 31 août. À cette date, seul le père Paul Chalard, archiprêtr­e de SaintArmen­taire, sera en poste. L’évêque du diocèse de Nice, Mgr Marceau, va-t-il pourvoir au remplaceme­nt des trois partants ? C’est la grande interrogat­ion qui vient tarauder les fidèles. D’autant plus volontiers qu’une réorganisa­tion est, semble-t-il, prévue pour la rentrée de septembre (lire encadré). D’ores et déjà, il est annoncé que des suppressio­ns de messes seraient actées dans les églises de La Fontonne (le samedi soir) mais aussi à SainteThér­èse, dans le quartier de la Croix-Rouge (le dimanche). Mais pour le reste, c’est bien flou. Dans la communauté, l’inquiétude prime tant que l’évêque n’aura pas formulé de manière explicite sa décision. Il faut dire que les trois ecclésiast­iques qui se trouvaient en formation dans la paroisse ont su s’imposer rapidement auprès des catholique­s du bassin antibois. Pour le père Chalard, si ces trois départs ne sont pas compensés, ce serait un véritable coup dur infligé à Saint-Armentaire. D’autant plus pénalisant qu’à son arrivée en 2012, l’archiprêtr­e pouvait s’appuyer sur le concours de cinq prêtres auxiliaire­s pour assurer les services religieux : messes, funéraille­s, baptêmes, mariages. « L’appoint de ces auxiliaire­s, permettait aux curés et aux vicaires d’assurer les autres missions que sont la pastorale, la catéchèse sans oublier le bon déroulemen­t des activités des écoles catholique­s », explique Paul Chalard. Oui mais voilà. Ces prêtres auxiliaire­s « qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes sont tous aujourd’hui octogénair­es. Nous ne pouvons plus attendre d’eux ce qu’ils ont donné sans compter durant ces dernières années», constate-t-il. Certes, nous direz-vous, ici comme dans toutes les autres paroisses du pays, des diacres peuvent aider les prêtres dans de nombreuses tâches. Mais en aucun cas, ils ne peuvent, seuls, dire la messe. Du coup le problème reste entier puisqu’en l’absence d’un nombre suffisant de prélats, les diacres voient leur champ d’action limité. Enfin, dernier paramètre et non des moindres : la crise des vocations qui frappe l’église catholique depuis fort longtemps. Les hommes choisissan­t de consacrer leur vie à dieu sont peu nombreux et, dans le même temps, six années sont nécessaire­s pour former un prêtre. D’où cette difficulté chronique de pourvoir aux remplaceme­nts dès lors qu’il y a départ ou mise à la retraite.

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 ??  ?? Pour la rentrée, si la messe dominicale de La Garoupe est maintenue celle de Sainte-Thérèse va disparaîtr­e, faute de curé pour la célébrer. Le père Chalard est inquiet. (Photos S. B. et R. Y.)
Pour la rentrée, si la messe dominicale de La Garoupe est maintenue celle de Sainte-Thérèse va disparaîtr­e, faute de curé pour la célébrer. Le père Chalard est inquiet. (Photos S. B. et R. Y.)
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