L’Assemblée vote la fin du portable à l’école
A la rentrée prochaine, le téléphone sera interdit dans les collèges et les écoles. L’opposition fustige cette loi la qualifiant d’opération de communication
Fini les portables à l’école et au collège à la rentrée prochaine : l’Assemblée nationale a adopté, hier, une proposition de loi LREM reprenant une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, mais « cosmétique » pour les oppositions. Après 4 h 30 de débat, le texte porté par le député des Alpes-Maritimes Cédric Roussel(lire ci-contre), a été adopté à main levée, soutenu par LREM, MoDem et UDI-Agir. Tous les autres groupes ont dénoncé son « inutilité », voire une « tartufferie » (LR). Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a défendu « une loi du XXIe siècle » qui envoie « un signal à la société française sur cet enjeu de société » ,en prévoyant une « interdiction effective » des portables. «Etre ouvert aux technologies du futur ne signifie pas que nous devons les accepter dans tous les usages » ,at-il plaidé, listant les « mauvais usages » tels que cyberharcèlement, consultation de sites pornographiques, addiction aux écrans... Le code de l’éducation interdit, depuis la loi du 12 juillet 2010, les portables « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ». Mais le ministre a défendu le besoin « d’une base juridique beaucoup plus solide ».
« Des exceptions pédagogiques »
Le texte LREM entend interdire l’usage de tout objet connecté dans les écoles et collèges, avec des exceptions « pour des usages pédagogiques » ou les enfants handicapés. Les activités extérieures, comme le sport, seront aussi concernées pour les quelque 8,5 millions d’élèves du public. Les chefs d’établissements, pour qui la mesure est utile à défaut d’être un «big bang », auront à décider des modalités de mise en oeuvre (lieux, conditions). Mais les groupes d’opposition sont montés au créneau contre un texte revenant, à leurs yeux, à « enfoncer des portes ouvertes ». Voulant traduire « coûte que coûte » les promesses de campagne du président, la majorité s’est engagée « dans une pure opération de communication », a dénoncé l’ex-prof de maths Frédéric Reiss (LR).
« Cosmétique, gadget, absurde...»
A gauche aussi, Michèle Victory (PS) a épinglé un « changement purement cosmétique », Sabine Rubin (LFI) un « gadget ». Les communistes ont jugé le texte « absurde », l’ex-ministre Marie-George Buffet soulignant que « l’outil existe » et que le problème est dans son application. Dans un communiqué, la FCPE, première fédération des parents d’élèves, a fustigé « un texte qui n’apporte rien » et « ne comporte aucun volet pédagogique, aucun volet d’éducation aux usages du numérique ».