« Protégeons nos jeunes »
Johan Audel, 34 ans, ex-joueur du Gym (2000-2004) qui espère une dernière expérience sur le pré, organise des stages à Nice cet été. Il évoque la formation du footballeur amateur
Johan Audel est comme ça : il ne peut pas s’empêcher de rendre au football ce que ce dernier lui a donné. Le natif de Nice, matches pros au compteur, a décidé de s’investir dans le foot amateur. En attendant, peutêtre, un dernier contrat. «Jene cours pas après l’argent mais je n’exclus pas une dernière pige. Je suis à l’écoute des projets qui peuvent être sympas », expose-t-il. A travers l’organisation de stages, son objectif est de permettre aux Azuréens de devenir plus compétitifs. Du geste technique au comportement sur et en dehors du terrain, la prise en charge des jeunes est son cheval de bataille. Pour que la Côte d’Azur sorte davantage de grands joueurs.
Johan, quels sont les objectifs de vos stages Elite Football organisés cet été ?
Avec Cédric Micelli et Karim Ben Ahmed, on veut aller au-delà du simple entraînement collectif. On axe sur le perfectionnement technique, c’est pour cela que l’on a ciblé les enfants de - ans à - ans. On veut leur apprendre ce qu’est un passement de jambes, un râteau, tous les gestes techniques. On veut aussi qu’ils se connaissent eux-mêmes, qu’ils gèrent la répétition des entraînements. Il y aura aussi des spécifiques gardiens. En amateurs, il n’y en a pas forcément. Il faut que les joueurs ressortent de là en ayant progressé. J’espère que des structures comme la mairie vont nous donner un petit coup de pouce. C’est important.
C’est également une transmission de valeurs…
Exactement, on veut transmettre les valeurs du foot, le respect, l’engagement. Mais on veut montrer aussi ce qu’est le football pro. On est concentré sur le jeu, à l’écoute des enfants.
Il y a donc un véritable suivi ?
Oui et c’est ça qui nous différencie des autres stages. On va voir les joueurs tout au long de l’année pour constater les progrès réalisés depuis le stage. On n’est pas un centre aéré, on a un certain niveau d’exigence. On ne lâche pas les petits. On essaye de connaître leurs statistiques. L’attente est forte, surtout au niveau des parents, mais je ne suis pas là pour raconter n’importe quoi.
Monter une structure à Nice est plutôt logique pour vous qui venez de La Trinité ?
Nice est mon club de coeur même si j’ai beaucoup d’attaches dans le Nord et à Nantes. J’y ai beaucoup d’amis mais je veux aider les jeunes footballeurs niçois après tout ce que le foot niçois m’a apporté. En plus, les prix sont accessibles à tous (€ la semaine, ndlr). Je veux montrer qu’on peut s’en sortir. Je suis de l’Ariane, j’ai connu la Ligue , la Ligue des Champions… C’est beau, et je veux la même chose pour les futurs joueurs.
Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Je suis fier parce que je viens de loin, je suis issu d’un quartier difficile, mes parents viennent de Martinique… Petit, j’avais des qualités et mon seul but était de devenir footballeur pro. Aujourd’hui, les parents mettent trop de pression sur les enfants, mes parents ne savaient pas ce qu’était le foot pro !
Quels conseils donneriez-vous à un jeune joueur ?
De soutenir ses coéquipiers, d’avoir du respect, d’avoir un coeur collectif. Mais aussi que l’on peut gagner et perdre. C’est le football.
Y’a-t-il une surcommunication des footballeurs actuels ?
Tout est amplifié avec les réseaux sociaux, la pression, l’argent… Un jeune fait trois bons matches, on lui donne une valeur de M€. C’est n’importe quoi ! C’est du foot business ! C’est pour ça que j’ai choisi le foot amateur et non professionnel. L’argent ne fait pas tout. Protégeons nos jeunes.
Un prono pour le Mondial ?
Cette équipe de France a de la gueule, j’aimerais qu’elle propose encore plus de jeu, elle peine un peu à se créer des occasions mais son groupe est assez abordable. Je suis pour le Brésil, il m’a toujours fait rêver. Renseignements sur le planning des semaines de stages à demander sur Stagefootball@associationadam.fr ou au 06.52.87.67.91.