DES BLEUS PAS VRAIMENT RASSURANTS
Pour leur dernier match de préparation avant la Coupe du Monde en Russie, les Français n’ont pu faire mieux qu’un match nul (-) face à une très jeune équipe des États-Unis.
Après les performances de choix proposées face à l’Irlande (-) et l’Italie (-), les Bleus ont affiché de nombreuses limites. Dans l’animation offensive, ce fut parfois illisible et certains joueurs ont peut-être perdu gros, à une semaine de l’entrée en lice contre l’Australie...
Comment s’est comportée la charnière ?
Pour la première fois de cette préparation, Varane et Umtiti ont évolué ensemble en défense centrale. Arrivé tardivement en raison de la finale de la Ligue des champions, le Madrilène n’a pas eu à forcer son talent. Il a fait belle impression dans la relance, mais on aimerait le voir davantage mettre les mains dans le cambouis. Umtiti, lui, aime le défi, le contact. Or, lui aussi ne dégage toujours pas une grande sérénité dans ses interventions. Dans le jeu aérien, il a parfois été en difficulté. En 1998, la France avait bâti son succès autour d’une défense admirable et prête à tout pour protéger la cage de Barthez. Les temps ont changé...
Comment a été Pogba ?
Un poil mieux que lors de ses deux dernières sorties en bleu. Actif dès l’entame de match, il ne s’est jamais caché, mettant en lumière son aisance technique. Cible de nombreuses critiques, le joueur de Manchester United ne les a pas faites taire, mais c’est et sera l’histoire de sa carrière. A force de répéter qu’il veut prendre les clés du camion et le leadership, il a créé une attente, sans doute démesurée, compte tenu de ce qu’il est capable de proposer sur le terrain. Contre les USA, ce fut cohérent, mais loin d’être génial. En même temps, ce n’est pas ce que l’on réclame à un milieu relayeur. Qu’il se mette au service du collectif, comme en première période, et qu’il mette de côté certaines gourmandises, comme cela a pu être le cas en seconde période avec des tentatives de petit-pont malvenues, voilà la marche à suivre.
Comment a été l’attaque ?
En première période, le trio Griezmann-Giroud-Mbappé n’a pas fonctionné. Comme contre l’Irlande, on n’a pas senti une grande complicité technique entre ces trois-là. Ce fut même parfois gênant pour Giroud qui a eu un mal fou à s’accorder avec ces deux autres compères qui ont, eux, systématiquement cherché à se trouver dans les petits espaces. Griezmann a parfois eu du mal à se situer dans ce rôle de meneur de jeu qu’il ne maîtrise pas encore, à l’inverse de Fekir qui évolue dans ce rôle-là depuis plusieurs saisons à Lyon. Après la pause, Deschamps est repassé en 4-3-3, jusqu’aux entrées de Dembélé et, donc, de Fekir qui ont redonné de la vie à l’attaque française. Remuant de bout en bout, Mbappé a été récompensé avec un quatrième but en sélection. Giroud, lui, a traversé cette rencontre comme une ombre.
Quel onze contre l’Australie ?
La prestation plus que moyenne servie face à une équipe des USA pas géniale peut-elle bouleverser la hiérarchie au sein du groupe ? Cela n’a jamais été dans les habitudes de Didier Deschamps que de tout chambouler entre le dernier match de préparation et le premier match de compétition, mais les performances inquiétantes de Sidibé, Giroud et, dans une moindre mesure, de Matuidi et Mendy, ont de quoi inquiéter le sélectionneur. Entré en jeu en seconde période, Pavard a marqué des points en offrant sur un plateau l’égalisation à Mbappé. Le défenseur de Stuttgart n’a jamais déçu en bleu et postule à une place dans le onze contre l’Australie, le 16 juin à Kazan. Un constat également valable pour Dembélé. Alors qu’il n’a pratiquement pas joué de la saison, Mendy n’a pas encore levé tous les doutes sur sa faculté à tenir tout un match, qui plus est en Coupe du monde. Lucas Hernandez est une fois encore entré avec une énergie folle. Lui aussi pourrait bousculer la hiérarchie. Au milieu, le trio PogbaKanté-Matuidi devrait être reconduit dans une semaine, mais Tolisso frappe fort à la porte.