Nice-Matin (Cannes)

Naevus géant : prendre en charge en urgence

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Un naevus congénital est dit géant lorsqu’il mesure plus de  cm à l’âge adulte. Il ne s’étend pas seul mais grandit proportion­nellement avec la croissance. Tout comme le naevus congénital de petite taille, il est lié à une anomalie lors de l’embryogénè­se (formation du foetus) : un défaut survient sur un gène et une cellule mélanocyta­ire mute. La cause est donc génétique mais pas héréditair­e. Une personne née avec un naevus géant n’a pas plus de risque que son enfant en présente un que n’importe qui d’autre. En revanche, il est potentiell­ement dangereux. « Il s’agit de lésions de grande taille, souvent avec des nevi satellites. Le risque de dégénéresc­ence est plus élevé et il faut le prendre en charge très rapidement », confirme le Pr Lacour. Impossible d’identifier un naevus géant lors d’une échographi­e, d’où le choc que sa découverte à la naissance de l’enfant pour les parents. « L’idéal est qu’ils voient un dermato-pédiatre le plus vite possible, d’une part pour qu’on leur explique clairement de quoi il s’agit, d’autre part pour prendre les décisions thérapeuti­ques. Il arrive que l’on procède à un curetage dans les premières semaines de vie : cela consiste à ‘‘gratter’’ pour enlever le naevus. L’inconvénie­nt c’est que cette technique n’enlève pas tout le naevus et qu’elle donne parfois des résultats inesthétiq­ues. Cette technique est aujourd’hui moins pratiquée mais elle peut encore être discutée. » Il existe plusieurs méthodes pour l’exérèse d’un naevus géant. Le choix dépend de la zone du corps et de la taille de la lésion. Le chirurgien peut procéder avec un expandeur : un ballonnet est placé sous la peau saine à proximité de la zone à enlever et gonflé progressiv­ement avec du sérum physiologi­que pour obtenir une surface suffisante pour fermer la plaie laissée par l’exérèse du naevus. Il est aussi possible de recourir à une greffe de peau. « La plupart du temps, il faut procéder en plusieurs fois. Certains naevi sont tellement étendus qu’on ne pourra jamais tout enlever », prévient le dermatolog­ue. Malgré les progrès techniques considérab­les, notamment en matière de chirurgie plastique pédiatriqu­e, le résultat n’est jamais garanti. L’enfant devra, quoi qu’il arrive, être suivi régulièrem­ent par un dermatolog­ue. La recherche se poursuit et peut-être sera-t-il possible à l’avenir d’intervenir sur les mutations génétiques à l’origine des naevi congénitau­x.

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