Nice-Matin (Cannes)

Condamné pour violences sexuelles sur enfant

- JEAN STIERLÉ

Un ogre ou un géant ? Avec son mètre quatre-vingt-douze, emmitouflé dans un large manteau qui le rend encore plus impression­nant. François Coviello, 25 ans animateur dans une agence spécialisé­e dans l’événementi­el, a comparu vendredi devant le tribunal correction­nel de Grasse. Purgeant déjà une peine de trois ans dont 18 mois avec sursis pour détention d’images pédopornog­raphiques, la justice lui reproche cette fois d’avoir saisi par surprise le sexe d’un petit garçon de neuf ans, passager à l’arrière du véhicule qu’il conduisait. Il le menait de Valbonne à Tourtour (83) le 3 juillet 2017, vers un camp de vacances ou l’attendait son père. Il était accompagné d’un ami, assoupi à ses côtés.

Ancien employé du père de la victime

Il répétera le geste plusieurs fois jusqu’à ce que l’enfant le supplie d’arrêter, se courbant pour se protéger dans le huis clos de l’habitacle. L’autre passager endormi n’a rien vu et témoignera en faveur du prévenu. Interrogé par le président Nicolas Ernst, François Coviello nie les faits. Employé du père de l’enfant au moment des faits, il a été licencié. Prétextant de mauvais rapports profession­nels, il se défend évoquant les intentions de son employeur: « Il s’est laissé convaincre. Il voulait me nuire parce que je n’avais pas toujours parlé en bien de sa société et des conditions de travail. » Le président s’agace: « Vous pensez donc qu’il s’agit d’un complot tramé contre vous? »

Enfant perturbé

Avec le soutien de son conseil Me Grégory Sambuchi, la mère raconte comment son fils a mimé sur elle le geste dont il avait été victime. Ce qui avait éveillé ses soupçons : « Il avait un comporteme­nt étrange, il était perturbé, notamment en voiture, il demandait si les portières étaient verrouillé­es. Il a fini par lâcher : « c’est un animateur qui a fait ça» . Elle taira l’affaire à son mari pour ne pas le perturber. La famille portera plainte le 13 octobre 2017. Le procureur de la République Marie Nina Valli requiert un an de prison avec mandat de dépôt et interdicti­on de rentrer en contact avec des mineurs. Pour la défense, Me Julien Darras se demande pourquoi on a tant attendu avant de prévenir la justice. « J’aurais agi de la même façon que ces parents meurtris mais le père n’aurait-il pas été au-delà dans la descriptio­n des faits à son enfant, présentant François comme le coupable idéal ? » Avec gestes à l’appui, l’avocat de la défense se demande comment, à la place du conducteur dans une Nissan Micra, muni d’une ceinture de sécurité, on peut se retourner et commettre ces gestes coupables. Le tribunal infligera huit mois de prison assortis d’une obligation de suivi sociojudic­iaire, une obligation de soins et une interdicti­on d’exercer une profession auprès de mineurs pendant cinq ans.

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