Nice-Matin (Cannes)

Coup de frais pour la chapelle Saint-Sauveur Dates

Niché sur l’île Saint-Honorat, l’édifice historique et spirituel a été entièremen­t restauré afin de transmettr­e aux génération­s futures l’un des plus anciens sites monastique­s d’Europe

- ALHENA DOMELA

Miracle ou pas, la pluie battante s’est interrompu­e juste à temps pour l’inaugurati­on de la chapelle Saint-Sauveur. Hier, les élus locaux ont embarqué sur l’île Saint-Honorat pour admirer un édifice du XIe siècle totalement restauré. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaire­s pour sécuriser, rénover et mettre en valeur ce monument historique. En effet, des campagnes de fouilles archéologi­ques successive­s ont permis de confirmer l’existence d’édifices antérieurs. «Elles nous ont fait découvrir l’épaisseur de l’histoire de cette île », explique le Père Abbé. Ainsi, il s’agit à présent de l’un des plus anciens sites monastique­s d’Europe. Un point très positif pour cet archipel candidat au patrimoine mondial de l’UNESCO.

« L’attachemen­t viscéral des Cannois »

La chapelle Saint-Sauveur réclame encore un peu de temps pour recevoir les dernières finitions. « Les travaux ne sont pas tout à fait terminés mais le résultat est très satisfaisa­nt. Les jardins autour du site vont être aménagés et des panneaux explicatif­s vont être installés », précise Frère Vincent, chargé du patrimoine de l’abbaye. La communauté de 21 moines ne va pas pour autant pouvoir vivre dans le silence le plus complet, car d’autres travaux sont à venir. La tour fortifiée, autrefois bâtie pour résister aux invasions nombreuses duVe siècle, va prochainem­ent faire l’objet d’une rénovation. Et ce ne sont pas les financemen­ts qui les arrêteront. «On a reçu tant d’aides que ça dépasse le montant des travaux », révèle le Père Abbé. Suite à leur appel aux dons pour restaurer la chapelle Saint-Sauveur, les moines ont récolté 16 000 euros grâce à plus de 40 donateurs (particulie­rs et entreprise­s). Une participat­ion qui révèle « l’attachemen­t viscéral des Cannois pour les îles de Lérins », tout comme leur mobilisati­on contre la vente par l’État de la base nautique Florence-Arthaud  : Saint Honorat fonde sur l’île une communauté monastique XIe siècle : constructi­on de la chapelle Saint-Sauveur  : arrivée des moines cistercien­s de Sénanque, à l’origine de la communauté actuelle. de l’île Sainte-Marguerite.

Des documents au service de l’île monastique

Dans l’objectif de valoriser l’aura historique et culturelle du site, l’abbaye de Lérins et le CEPAM ont mis à jour les dernières recherches sur le monastère dans l’ouvrage Entre ciel, mer et terres, l’île monastique de Lérins. Au total, 272 pages et 119 photograph­ies pour en apprendre davantage sur l’histoire des îles. De plus, trois champs d’investigat­ion se croisent dans ce livre : l’archéologi­e, les archives médiévales mais aussi l’exploitati­on inédite des sources modernes et contempora­ines. Et bonne nouvelle pour les chercheurs : le fonds ancien de l’abbaye conservé aux Archives municipale­s leur sera accessible à la fin de l’année 2 019. L’île Saint-Honorat peut se rassurer : l’État, les collectivi­tés publiques, les associatio­ns ainsi que les Cannois feront tout leur possible pour qu’elle reste en paix.

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Les moines de l’abbaye Lérins ont chanté en choeur pour l’inaugurati­on des travaux. (Photos Sébastien Botella)
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