« La corrida est un rite »
Christian Derbuel, médecin à Fréjus est l’un des grands connaisseurs de la corrida en France.
Les Français sont choqués par la cruauté.
Le taureau de combat est au boeuf de Normandie ce que le loup est au chien. Il descend de l’auroch. C’est un animal préhistorique. C’est un herbivore qui n’a pas besoin de tuer pour manger mais qui pourtant se bat toute sa vie. Il vit de à ans dans des conditions paradisiaques contrairement au boeuf qui vit en batterie avant l’abattoir. De plus il se peut que le combattant soit gracié ce qui n’arrive jamais dans un abattoir. Le taureau meurt comme il a toujours vécu : en se battant.
Les Français dénoncent cette forme de spectacle.
C’est un rite, un spectacle rituel. Cocteau disait dans une corrida « il n’y a que de l’amour et de la peur ». C’est le symbole de la verticalité du torero qui sera toujours plus forte que celle de l’horizontalité, celle du taureau. C’est un rite très ancien qu’on trouvait déjà dans l’Antiquité, en Egypte et en Asie. C’est le symbole de la vie.
La corrida fait de moins en moins recette.
C’est faux. Les villes qui poursuivent cette tradition sont dynamiques et les arènes sont pleines. Même en Espagne.
Faut-il absolument, aller jusqu’à la mise à mort?
« La mise amour » disait Jacques Brel. La mort ne peut être donnée que par quelqu’un qui accepte de la recevoir. C’est le cas. Une seule erreur et le torero s’empale lui-même sur la corne du taureau. On pourrait parler des pécheurs et des chasseurs. Je n’aime ni la pêche ni la chasse et pourtant je ne me bats pas pour leur arrêt.