Nice-Matin (Cannes)

« Un trophée qui célèbre la gastronomi­e de la région »

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L’indépendan­ce du guide Gault&Millau a forgé sa marque de fabrique depuis 1972. Depuis deux ans, après le rachat par Côme de Chérisey de cette véritable institutio­n gastronomi­que avec le concours d’un groupe restreint d’investisse­ur, le groupe s’est profondéme­nt transformé, diversifié et ouvert à l’internatio­nal. Avec, notamment, des applicatio­ns dédiées aux vins, champagne, artisans. Et même du conseil en entreprise. Mais aussi l’organisati­on du Gault&Millau tour et son cortège de prix. Son président explique l’enjeu de cette démarche : « Ce tour nous permet d’aller à la rencontre des chefs. Nos concurrent­s ont des inspecteur­s qui, souvent, se présentent à la fin du repas. Nos enquêteurs sont des “vrais gens”, qui ne sont pas des salariés et qui, par définition, ne se présentent jamais. C’est frustrant pour le Gault&Millau et pour les chefs ». Ce tour, découpé en six escales régionales pour le guide, est donc l’occasion, de leur parler à visage découvert, toujours en l’absence des enquêteurs. Une façon de mettre à l’honneur les chefs comme des vedettes, honorées par des trophées et en les recevant dans un lieu remarqué et apprécié par le guide. Le choix de Stéphane Raimbault pour le G&M d’or, Côme de Chérisey le justifie par « sa créativité apportée dans sa cuisine, son talent qu’il a su exprimer et sa recherche de la qualité. D’ailleurs, on note en Paca, un réel changement, une accélérati­on dans la cuisine d’auteur. Avec des grandes tables qui savent durer et évoluer. Et c’est le cas de M. Raimbault ». Le président affiche aussi clairement son positionne­ment par rapport au guide Michelin : « On n’est que deux guides

gastronomi­ques dans le monde. Ils se complètent. Il faut ces deux voies [et voix] pour analyser

● la gastronomi­e et donner envie au client. Nous sommes indépendan­ts, une petite entreprise pas cotée en bourse, qui peut prendre des risques et aller vers de nouveaux talents. Et nous pouvons publier toute l’année quand nos confrères du guide rouge le font une fois par an…» Concernant Trip Advisor, le président du guide qui, rappelons-le, a découvert Rebuchon et Chibois, n’y va pas avec le dos de la cuiller : « Nous nous battons pour la gastronomi­e populaire. Pour la gourmandis­e du quotidien. On ne veut pas que les gens se trompent... Or chaque année, un journalist­e arrive à mettre en N°1 sur TripAdviso­r un restaurant qui n’existe même pas... et 40% des avis y sont bidonnés. TH. P.

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