Nice-Matin (Cannes)

Ddddddd Étreindre ardemment le verbe

Le théâtre Antibea propose une saison 2018-2019 toujours fidèle à ses valeurs. Du texte et de la réflexion pour célébrer trente ans de regards si riches et si différents...

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

La trentaine sans la crise ? Tout bonnement impensable pour Dominique Czapski, directeur artistique d’Antibea! À l’heure d’évoquer les trente bougies du théâtre antibois, le metteur en scène n’en démord pas : sans crise, pas d’évolution, pas de remise en question, pas de doute, pas de création. Que le public de l’écrin velours de la rue Georges-Clemenceau se prépare : pour la saison 20182019, il n’est toujours pas d’actualité de faire dans l’arrondisse­ment des angles. La philosophi­e maison demeure. « Le verbe toujours, encore », sourit Dominique Czapski devant les patronymes qui en disent long sur le propos. Beckett, Vian, Bond, Ionesco, Lagarce, Hugo, Racine. À ce stade-là, on ne parle plus de tapis rouge. On monte sur ses grandes étagères pour y broder une dentelle ciselée, pointue. Aussi élégante que coupante. Cette saison se pare de pertinence et d’insolence. Avec un indémodabl­e sens de la profondeur.

La place de l’absence

Les inédits à ne pas manquer : cinq créations. Juste la fin du monde de Lagarce mis en scène par Julien Gaspar-Oliveri, L’Alouette d’Anouilh par Cédric Garoyan, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne par Dominique Czapski – formant le diptyque consacré à l’oeuvre de cet éternel solitaire intempesti­f –, Le gardien de Pinter par Frédérique Frances et enfin La chatte sur un toit brûlant de Williams par Annabelle Charles : « C’est culte. Et c’est une première pour nous : du théâtre américain ! » Forte de son « vivier » et de ses petites mains et belles présences, Antibea joue la double carte des reprises et des surprises. Avec notamment Elle est là de Nathalie Sarraute pour clore la saison avec obsession ou encore Les chaises d’Ionesco par Anca Dorosenco – une pièce autour du vide qui prend de la place…

Bond, Visniec et Beckett

Dans le genre légendaire, Anna Karénine de Tolstoï par Valeriya Budankova viendra souffler son vent de fêlures juste avant qu’Antoine et Cléopâtre de Shakespear­e insufflent leur idéal d’éternité. À retrouver également : Seul ? d’Olivier Rolland, La folle journée de Maître La Brige de Courteline et Feydeau, Migraaaant­s de Visniec, Phèdre de Racine, Britannicu­s de Racine, Lucrèce Borgia d’Hugo, Le songe d’une nuit d’été de Shakespear­e, Grande paix de Bond, Mademoisel­le Bonsoir de Vian, En attendant Godot de Beckett. De quoi nourrir son esprit avec la plus belle des matières organiques : la réflexion. Antibéa, 15 rue Georges-Clemenceau à Antibes.Tarifs : 16 euros, réduit demandeurs d’emploi : 14 euros, réduit enfants et étudiants : 10 euros, carte 5 spectacles : 70 euros, spectacles Jeune Public : enfant 6 euros, adulte 8 euros. Spectacle en soirée à 20 h 30 et en matinée à 16 heures, spectacles jeune public : mercredi et jours de vacances scolaires à 14 heures. Rens. 04.93.34.24.30. et www.theatre-antibea.com Migraaaant­s Le gardien J’étais dans ma maison... Britannicu­s Le songe d’une nuit d’été Lucrèce Borgia

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(Photos DR)
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