Nice-Matin (Cannes)

Vexée, l’Espagne coupe sa tête

- FABIEN PIGALLE MATHIEU FAURE ANTOINE DELGOULET

Mine de rien, Zinédine Zidane a rendu un fier service à l’équipe de France. En quittant, à la surprise générale, le banc du Real Madrid, le Français a précipité l’annonce de son remplaçant qui se trouve être, depuis mardi, Julen Lopetegui. Or, l’ex-coach du FC Porto était déjà en poste puisqu’il dirigeait l’Espagne depuis 2016. Et sa nomination surprise sur le banc du Real n’a pas du tout plu à la fédération espagnole... Son président, Luis Rubiales, est revenu en urgence mardi soir de Moscou, où il devait assister au congrès de la FIFA, pour s’entretenir avec Lopetegui. Hier, Rubiales a annoncé sa décision devant la presse : « Nous sommes obligés de nous séparer du sélectionn­eur. » Cela à 48 heures du premier match officiel de la Roja face au Portugal, demain soir ! C’est Fernando Hierro, le directeur sportif, qui va récupérer la sélection et tenter de faire bonne figure au Mondial. Au fond, que repprochai­t-on à Lopetegui ? La forme. «Le Real Madrid cherchait un entraîneur et cherchait le meilleur. La sélection est l’équipe de tous les Espagnols, et le sélectionn­eur travaille pour la Fédération. Il ne peut pas faire les choses de cette manière et m’avertir si tard » a détaillé, sèchement, Rubiales. « Nous avons appris la nomination de Lopetegui au Real cinq minutes avant le communiqué. On ne peut pas accepter ça. C’est une décision que nous avons dû prendre en fonction de la manière de faire et de certaines valeurs. »

Hierro nommé sélectionn­eur !

La Fédération espagnole ne plaisante pas avec le respect. « Je ne me sens pas trahi, adéclaré Luis Rubiales. Julen Lopetegui a réalisé un travail impeccable. Les négociatio­ns avec le Real ont été faites sans communicat­ion avec la Fédération. La forme est importante. » Vexée de voir son sélectionn­eur En Coupe du Monde, les petits matches n’existent pas. Franchemen­t. Soyons sérieux deux minutes. Russie - Arabie Saoudite. Ça vaut le coup d’oeil. Dans une vie, combien de fois aurez-vous l’occasion de revoir un match comme celui-là ? Jamais. Imaginez que la Russie de Poutine tombe d’entrée. Ce serait géant. Assister à une fête gâchée, en direct, quand on ne l’a pas organisée, c’est aussi jouissif que de démarrer le premier au feu vert. Moi j’y crois à cette équipe. J’y crois à Abdullah Otayf. J’ai envie de voir Fahad Al Muwallad, ,m,  kg, danser sur l’équipe de Stanislav Tchertches­sov. Et ça fera sûrement plaisir à Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, le Roi, qui pour la première fois s’est rendu en Russie. D’autant que Juan Antonio Pizzi drive particuliè­rement bien ses hommes. Les deux défaites encouragea­ntes - contre l’Allemagne et l’Italie en match de préparatio­n montrent à quel point cette équipe va être difficile à manoeuvrer. Le match a lieu cet après-midi à h. Et c’est donc une bonne excuse pour partir plus tôt du bureau. négocier dans son dos et mise devant le fait accompli, la Fédération a préféré trancher dans le vif. Exit Lopetegui, en poste depuis 2016 et prolongé jusqu’en 2020 peu de temps avant le Mondial... Alors qu’elle faisait figure de grande favorite, l’Espagne se retrouve plongée dans une crise unique à moins de 48 heures de son premier match. Lopetegui, qui avait pourtant le soutien de ses joueurs, a été prié de partir. Deux préparateu­rs physiques lui ont emboîté le pas puisqu’ils rejoindron­t, eux aussi, le Real Madrid. Fernando Hierro, immense défenseur du Real des années 90, hérite donc d’un cadeau empoisonné, lui dont l’expérience en tant qu’entraîneur se limite à une saison (20162017) sur le banc d’Oviedo, en 2e division espagnole. Pendant ce temps, sur les réseaux sociaux, la toile s’est enflammée. « Attendez, peutêtre que je vais être appelé maintenant » a simplement posté Cesc Fabregas sur Twitter. Reste à voir comment le groupe espagnol encaissera la nouvelle. « C’est une situation très compliquée. J’ai parlé avec eux et ce que je peux garantir, c’est que les joueurs feront tout pour aller le plus loin possible » a conclu Rubiales. Déjà, si le Mondial ne se jouait pas en Russie, cette « affiche » n’aurait jamais existé. Parce que les Russes, qui présentent l’une des pires équipes de leur histoire, ne se seraient jamais qualifiés. Quant à l’Arabie Saoudite, c’est bien mignon, mais je ne connais pas un seul joueur de son effectif. Il faut dire que la quasi-totalité joue au pays. J’ai beau adorer le foot, le championna­t saoudien m’intéresse autant que ma première paire de protège-tibias. La cérémonie d’ouverture ? C’est toujours pareil : il y a des drapeaux, des ballons, des couleurs et un gars qui va chanter. Là, c’est Robbie Williams. J’l’aime bien Robbie, c’est ma génération. Mais de là à allumer la télé... Et puis, pour tout vous dire, le jeudi, j’peux pas. Je m’occupe des mioches. Surtout juste après le goûter. Je laisse la grande au solfège pendant que le petit s’éclate au manège. D’ailleurs, le minot, il commence à bien taper le ballon. Alors ma Coupe du monde à moi, elle débutera aussi à  h mais avec lui, au jardin d’enfants, par un concours de pointus. Là, je suis sûr de ne pas m’ennuyer !

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France