ans après, la mine de Serre trace des sourires Ça bulle !
Cinquante-neuf oeuvres de l’artiste sont exposées au Musée Peynet dès demain. Une rétrospective hommage à savourer sans limite
Il fallait faire cette exposition de Serre ici à Antibes au Musée Peynet du Dessin humoristique, pour réhabiliter son oeuvre, vingt ans après sa disparition », affirme Marc Goujon, conservateur du site culturel. À partir de demain, une rétrospective hommage est consacrée à cet inimitable prince de l’humour noir disparu.
Pourquoi exposer Serre au Musée du dessin humoristique ?
Parce qu’en matière de d’humour, il a un trait et un talent dans la lignée de Daumier ou Tim. C’était un prince de l’humour noir tout comme Bosc – exposé au musée l’année dernière – et Chaval. Il détonne par rapport aux autres par son trait maximaliste. Il charge énormément ses dessins. C’est parfois surprenant, mais tellement beau. Cela fait quinze ans que je souhaite organiser une exposition sur Serre. Il est également l’auteur d’un livre de dessin best-seller : Humour noir et hommes en blanc. Nous présentons des dessins originaux de cet ouvrage ainsi que sept thématiques.
Que contient cette exposition ?
Une sorte de rétrospective atypique. L’exposition présente une cinquantaine d’oeuvres autour des thèmes chers à l’artiste : la médecine, le savoir-vivre, les gravures et illustrations, le sport, le bouche-à-oreille, la chasse, la pêche et bien évidemment un hommage aux « humoristes associés». Ses amis et copains Mordillo, Tim, Dubout, Sempé et les autres. Il les a tous dessinés dans une représentation de la Cène. En parlant de cela, il représente également Jésus en pleine psychanalyse… Il cultive le perfectionnisme, l’esthétique du dessin assimilée patiemment durant des années d’apprentissage de la gravure et de la lithographie. « Il fait partie de ces gens qui n’ont pas besoin d’être présents pour être là », dira de lui Frédéric Dard.
Incontournable donc ?
Oui vraiment. Mais en dehors des afficionados du cartoon, l’évocation du nom de Serre n’évoque que peu de choses à nos contemporains. Sauf qu’on ne peut quand même échapper au souvenir – même furtif – d’un Serre comme au XIXe siècle, lorsqu’il était difficile d’échapper à un Daumier. Il a fait parti du groupe des humoristes associés avec Bridenne, Blachon, Loup, Trez, Avoine, Nicoulaud, Soulas, Mordillo, Sabatier, Fred et Napo. Serre a collaboré à de nombreux périodiques de Vaillant en en passant par Minute, Hara-Kiri et Charlie Hebdo, Marie-Claire, Lui, ou millions de consommateurs…
Rencontre-dédicace au Comic Strips Café
La série des dédicaces continue au Comic Strips Café. Après Kid Toussaint et Malric et Chanouga, Philippe Nicloux, aux voiles d’Antibes, c’est le retour à la librairie. Samedi, l’auteur Sourya se prête au jeu pour son dernier album « Talli », chez Ankama. Pour l’occasion, un jeu de rôle reprenant les personnages de la BD sera organisé à la librairie. Ensuite, rendez-vous le juin au Comic Strips Café (la veille à la librairie Expression ,à Châteauneuf-de-Grasse), présence de quinze auteurs-scénaristes, coloristes dont Brice Cossu, Alexis Sentenac, Valérie Mangin, Denis Bajram, Ronan Toulhoat, Djet... Les dédicaces antiboises auront lieu de heures à heures sur la terrasse du restaurant le Pin Parasol, dans la traverse du -Août, juste derrière la librairie.