François Hollande
Al’orée de sa troisième Coupe du monde, Hugo Lloris a porté un message positif. Il croit en la jeunesse des Bleus et s’attend à un combat face aux Australiens.
C’est quoi l’état d’esprit à la veille d’une Coupe du monde ?
On est très heureux d’être sur le sol russe. On a beaucoup d’ambition. C’est une magnifique opportunité, il faut en profiter, donner et prendre du plaisir. Il y a toujours un peu d’appréhension, mais aussi beaucoup d’excitation.
Ce premier match contre l’Australie est capital…
On le sait, il faut lancer une dynamique. Ce sera un combat… Il y a de l’attente, mais on gère ça bien. L’Australie a du répondant, des joueurs costauds. Quand tu passes deux barrages (Syrie, Honduras, ndlr), ça veut bien dire quelque chose.
Que change l’horaire de cette rencontre (h en France, h en Russie) ?
On n’aura qu’un repas, un petit-déjeuner amélioré. Ceux qui jouent en Angleterre ont l’habitude, ça se fait aussi dans d’autres pays. Je n’y vois aucun inconvénient. Dès le réveil, il y aura cette boule au ventre, cette envie d’y être. On va vite arriver au match.
La France fait-elle partie des équipes favorites de cette compétition ?
Chaque match sera un défi. L’Espagne, le Brésil et l’Allemagne sont de grandes nations. Dire que nous sommes favoris, non. Il ne faut pas voir trop loin, sinon on risque l’accident.
La jeunesse de cette équipe, c’est un handicap ?
Il y a un manque certain d’expérience, mais c’est aussi un avantage. Cela apporte de la fraîcheur, de l’insouciance, de la folie. Les jeunes évoluent dans de grands clubs, ils sont très ambitieux, ne se cachent pas. Ils veulent toujours montrer des choses.
Qu’apportent Benjamin Pavard et Lucas Hernandez par rapport à Djibril Sidibé et Benjamin Mendy ?
Ce sont des centraux de formation. Ils ont une très bonne lecture du jeu, de la personnalité. On a quatre latéraux de très haut niveau avec des profils différents.
L’annonce d’Antoine Griezmann vous a-t-elle surpris ? Qu’en avez-vous pensé ?
Je suis focalisé sur ce premier match… Son annonce, on l’a vécu comme vous. On en rigole, on prend ça au second degré. Le plus important, c’est son ressenti, qu’il soit libéré de cette pression.
Comment avez-vous géré les critiques lors de cette préparation ?
Cela fait partie du métier, qu’elles soient justes, fondées ou infondées. Je ne veux pas entrer dans ce genre de débat, j’ai les idées claires. Je suis concentré sur les gros matchs qui nous attendent. La prépa, c’est la prépa ! Une sélection marquante ? Celle de , forcément. Un match ? La demi-finale perdue face à l’Allemagne en . Un joueur ? (Il hésite)… Platini. J’aurais pu dire Zidane, mais Platini ! Les Bleus de ? L’équipe de Deschamps recèle incontestablement de grands talents. Mais il lui faut se trouver un fédérateur, un meneur. Ce pourrait être Mbappé, Tolisso, ou un autre. Votre favori ? Le choix du coeur me pousserait à dire la France. Mais je crois quand même que le favori, c’est le Brésil. Il a une énorme revanche à prendre sur sa déroute à domicile (-) contre l’Allemagne en . Et il possède en Neymar un vrai leader, qui arrive frais au Mondial après s’être reposé pendant trois mois… « Ce que l’on attend de ce premier match des Bleus, c’est d’abord une victoire et si possible, avec la manière, pour que tout le monde soit rassuré. En règle générale, il y a le doute sur le jeu, sur certains joueurs. Par exemple, certains ne sont pas dans le coup physiquement, comme les latéraux, qui reviennent de blessures et qui, à la base, sont des titulaires. D’autres comme le gardien de but, ne sont pas trop bien. Giroud aussi, titulaire habituel, ne devrait pas débuter. Il faut donc un succès avec de l’envie et de la maîtrise pour avancer dans la compétition et monter en puissance. L’Australie est une équipe avant tout athlétique, qui ne va rien lâcher. Ils vont jouer regroupés et saisir leur chance sur corner, sur coups de pied arrêtés, en étant très présents aux duels. Des joueurs comme Dembélé et Mbappé peuvent leur faire très mal. Tout comme Giroud, par exemple, avec sa puissance athlétique et son jeu de tête. » Jean Petit, ans, a joué à l’AS Monaco de à . Il a été international de à ( sélections). Il a entraîné l’AS Monaco en et . Il décrypte la Coupe du monde en Russie pour Nice-matin.