Nice-Matin (Cannes)

Comment Amélie a accepté de me coacher

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Parce que je ne savais pas par où commencer, j’ai d’abord pris un café avec Amélie. Amélie, 25 ans, fait partie du collectif « Zéro déchet » à Nice – et de plein d’autres associatio­ns (comme des Amap – Associatio­n pour le maintien d’une agricultur­e paysanne – ou les Eco-Charlie, qui récupèrent les invendus des moyennes surfaces bio…). Contrairem­ent à moi, elle connaît par coeur les légumes et les fruits de saison. Ça fait un an et demi qu’elle a décidé de changer son mode de vie. Elle dit que ce sont des problèmes de santé et sa grossesse qui l’ont convaincue. Aujourd’hui, elle cuisine tout « maison » et se rend très rarement dans les grandes surfaces. Son budget n’a pas explosé, c’est même plutôt le contraire : « Avant, on mangeait de la viande ou du poisson à chaque repas, aujourd’hui, c’est une fois par semaine maximum… comme le faisaient nos anciens, en fait. » Avec 1 000 euros de revenus pour vivre à trois, elle se débrouille. Amélie fabrique aussi elle-même ses produits d’hygiène : « Ça représente un gros poste de dépense en moins ». Quand je lui ai raconté dans quoi j’allais me lancer, elle a souri. Je lui ai dit que je ne connaissai­s pas grand-chose aux circuits courts et que j’avais du mal à trier ma poubelle. Elle a souri à nouveau, puis elleadit: « Si tu pars de zéro, tu vas galérer ! » Sûrement par pitié, elle a ensuite accepté de me coacher.

Le mot-clé ? L’organisati­on

Premier conseil : choisir un jour dans la semaine pour faire ses courses, et ne pas passer tout son temps dans les magasins. « Il va falloir que tu prépares tes repas de la semaine le week-end. » Elle a dû lire le désarroi sur mon visage, parce qu’elle a tout de suite ajouté : « Tu peux même réussir à gagner du temps et de l’argent. » J’ai pensé que j’allais surtout essayer de ne pas trop perdre l’un et l’autre. Ses conseils ? « Double les quantités pour congeler, cuisine en priorité les choses qui se conservent mal, type champignon­s, salade, épinards… et prévois des choses qui tiennent bien dans le temps comme les courges, pommes de terre, pommes… que tu cuisineras en fin de semaine. Si tu manques de temps, prévois de cuisiner une demi-journée par semaine pour être tranquille. Si tu conserves bien tes denrées, tu peux les faire durer plus longtemps, ce qui te permettra de moins faire tes courses ! » Pour m’encourager encore, elle a repris : « Tu vas rencontrer plein de monde, discuter avec des commerçant­s qui auront des choses à te dire, des conseils. Ce n’est pas que ta façon de manger qui va changer, c’est toute ta façon de penser. »

La magie du pois chiche

Entre mille astuces qu’Amélie a pris le temps de me confier, j’en ai écrit une en lettres capitales. Dans le monde de la conso alternativ­e, il existe un aliment magique, et il se nomme pois chiche. «Si tu ne sais pas quoi cuisiner, avec une boîte de pois chiches, tu peux faire entréeplat-dessert », introduit Amélie. Houmous en entrée, salade en plat principal et mousse au chocolat ou meringue en dessert. « En récupérant l’eau de cuisson des pois chiches que tu montes en neige à la place du blanc d’oeuf », développe ma coach. Je n’ai pas encore testé. J’ai acheté des pois chiches en vrac dans une épicerie. Lorsque j’ai voulu les cuisiner, je me suis souvenue qu’il fallait d’abord les laisser tremper 12 heures. Retour au premier commandeme­nt : l’organisati­on.

 ??  ?? Amélie (à droite) cuisine tout « maison » (et zéro déchet). Elle fait même des chips d’épluchures de pommes de terre. (Photo Aurore Malval)
Amélie (à droite) cuisine tout « maison » (et zéro déchet). Elle fait même des chips d’épluchures de pommes de terre. (Photo Aurore Malval)

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