Nice-Matin (Cannes)

Tu sais que... tu viens de fêter tes dix ans ?

Antibes La page Tu sais que tu viens d’Antibes/Juan-les-Pins car…, créée par Christophe­r Convex, célèbre son dixième anniversai­re sur la toile. Le bilan est mitigé pour son administra­teur

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Lorsqu’il a cliqué sur « créer » avec sa souris, il y a tout juste 10 ans, il était loin d’imaginer la success story d’un tel groupe sur Facebook. Après Paris, Lyon et d’autres grandes villes françaises qui ont vu naître une page similaire, Christophe­r Convex (son nom d’internaute) se décide à ouvrir un espace dédié à la cité des Remparts sur le réseau social. Tu sais que tu viens d’Antibes/Juan-les-Pins car… voit donc le jour le 16 juin 2008. « À l’époque, ça n’existe pas non plus à Nice ou à Cannes. Je me suis dit pourquoi pas, qu’il y aurait 200 membres tout au plus. Mais quand j’ai vu que, rapidement, une quarantièm­e personne que je ne connaissai­s pas s’était inscrite, j’ai compris que ça devenait un véritable espace public. Et que ça pouvait devenir quelque chose d’utile. Donc je l’ai maintenu. »

 à  nouveaux membres chaque jour

Sauf que tout ne tourne pas comme prévu. Les problèmes, liés à l’émergence des réseaux sociaux en règle générale, débarquent. « Rapidement, je me suis aperçu que mettre mon vrai nom n’était pas une bonne idée. On reçoit facilement des insultes par exemple. » La communauté s’étend. Et les habitudes de ses usagers évoluent. «Au départ, je l’imaginais comme quelque chose de nostalgiqu­e. Un endroit où l’on peut poster de vieilles photos de la ville, par exemple. Mais c’est vite devenu un espace d’entraide. Pourquoi pas, je n’étais pas contre. Mais déjà, je regrettais un manque d’esprit d’initiative­s. J’ai essayé de le stimuler mais en vain. Je le voyais comme un en droit où l’on pouvait mettre ses intérêts en commun. Mais ça n’a pas marché. » Le temps passe. Des milliers d’internaute­s rejoignent le groupe antibois. Mais les moeurs sur le web ne sont que le reflet de la réalité. Les attentats, et notamment ceux de Charlie Hebdo, changent un peu la donne. «On a traversé une phase de stress. Donc on a été obligés d’essayer de trier un peu les contenus. Parce que n’importe quel débat lancé envenimait vite l’ambiance. Aujourd’hui, ça n’a pas tellement changé. Je prends l’exemple de Marineland. Dès que quelqu’un en parle, ça s’enflamme. » Facebook n’échappe pas à la vindicte que connaissen­t les réseaux sociaux. L’une des nouvelles habitudes des usagers du groupe ? « La délation. Récemment, quelqu’un a posté une photo d’un homme qui urinait dans la rue. Il y a eu des centaines de réactions. Le problème, c’est que nous avons 30 à 40 nouveaux inscrits par jour. Mais personne ne lit les règles lorsqu’il rejoint le groupe. »

  internaute­s dont   actifs

Aujourd’hui, Tu sais que tu viens d’Antibes/Juan-les-Pins car… compte près de 30 000 membres. Donc près de 22000 actifs (soit des utilisateu­rs qui, au minimum, consultent les posts). Christophe est encore surpris du succès mais ne sait pas trop sur quel pied danser. « De manière générale, la culture n’est pas vraiment un centre d’intérêt pour beaucoup d’usagers. Et c’est compliqué de changer, nous sommes en permanence sur un fil. » Alors il reste neutre. Observateu­r des échanges parfois positifs, « même si les avis négatifs font souvent et malheureus­ement plus de bruit. On peut mener son cheval à l’abreuvoir mais pas le forcer à boire. »

 ??  ?? Christophe­r Convex, sur le Pré-des-Pêcheurs. Un lieu qui a probableme­nt été commenté sur la page Facebook Tu sais que tu viens d’Antibes/Juan-les-Pins car… lorsqu’il a été créé. (Photo J. T.)
Christophe­r Convex, sur le Pré-des-Pêcheurs. Un lieu qui a probableme­nt été commenté sur la page Facebook Tu sais que tu viens d’Antibes/Juan-les-Pins car… lorsqu’il a été créé. (Photo J. T.)

Newspapers in French

Newspapers from France