Moins de déplacements pour les patients fragiles ou éloignés des structures
■ « La télémédecine est un outil extrêmement utile pour le patient âgé, notamment parce que cela permet de lui éviter des déplacements, souligne Hervé Ferrant, directeur de l’hôpital privé gériatrique Les Sources. Pour tout ce qui concerne les plaies et les cicatrisations, il est déjà fréquent que les soignants les prennent en photo avec leur smartphone pour les envoyer au médecin pour avis. Mais il faut encadrer ce type de pratiques. »
Éviter les déplacements des patients fragiles mais aussi de ceux qui vivent dans des zones excentrées. Fort de son expérience, le Dr Jean-Yves Giordana, médecin-chef du pôle territoire du centre hospitalier Sainte-Marie, pèse les avantages et inconvénients pour les patients relevant de la psychiatrie en particulier. « On peut faire face à des problématiques liées à la perception de la gravité de certaines situations lors d’une téléexpertise. Toutefois, elle est une aide précieuse pour les équipes du moyen et haut pays qui doivent faire face à des cas complexes et qui ont besoin d’autres avis. Cela permet également d’anticiper, en discutant en amont de la pertinence ou non d’hospitaliser. Actuellement, lorsque nous procédons à cette forme de téléexpertise, les choses sont encadrées : la liste des patients et un résumé de leur situation sont transmis la veille pour préparer la réunion. »
Michel Salvadori, directeur de l’Institut Arnault-Tzanck, confirme : « Le fait d’examiner ces dossiers en amont par le biais de la téléexpertise évite de déplacer les patients, mais aussi les professionnels. C’est pertinent et rationnel. Quand un chirurgien cardiaque donne un avis à un cardiologue interventionnel, c’est du temps gagné, mais aussi des chances supplémentaires pour le patient. »
Le Dr Pierre Bruel (en photo), médecin-conseil chez Arkopharma, approuve l’idée selon laquelle « la télémédecine pourra améliorer la réponse aux déserts médicaux. »
Sur l’idée d’organiser le téléconseil dans des structures, le directeur de la CPAM Guy Plattet met en garde : « Il faut être vigilant car l’un des risques est de voir émerger des plateformes gérées par des tiers non professionnels de santé diplômés. »