Oui mais encore…
● Malik Albert, directeur adjoint du groupe Saint-George
« Il faut prendre conscience qu’avec l’entrée de la télémédecine dans le droit commun , on a une porte qui s’ouvre. Si on prend de la hauteur, on se rend bien compte qu’en pratique, on va pouvoir mieux organiser le parcours de soin, mieux garder le lien avec le patient – en amont et en aval. Il faut la mettre en parallèle avec les expérimentations menées pour sortir du paiement à l’acte, pour valoriser le travail en équipe, le suivi. On va pouvoir s’appuyer sur de la médecine d’hyperspécialité qui, finalement, sera beaucoup plus facile à mettre en place dans des parcours que nous aurons organisés. C’est là notre responsabilité : penser le système de santé et penser ces parcours des patients avec l’aide de la télémédecine. »
● Dr Philippe Lemarchand, IMS
« Télémédecin, c’est le métier de demain, avec une nouvelle formation à acquérir. Et c’est probablement un métier qu’exerceront de “vieux” médecins parce qu’il faudra avoir une solide expérience pour pouvoir être pertinent. »
● Dr Arnaud Clavé, chirurgien orthopédiste, groupe Saint-George
« Il y a des télémédecines différentes avec des champs d’application différents, mais un point commun : la réorganisation du parcours de soin. La mise en place de cette organisation et son évaluation seront importantes pour avoir plus d’humain. »
● Jean-Marc Pelsert, directeur de la qualité, des relations avec les usagers et du système d’information du CH Antibes Juan-les-Pins
« On a parlé de virage ambulatoire, passons au virage télémédecine en capitalisant rapidement avec les expériences qui sont déjà menées. Gageons que la télémédecine entre dans les pratiques, comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays qui semblent plus pragmatiques que la France.
● Dr Lara Dabiri, cardiologue interventionnelle, groupe Saint-George
« C’est vraiment la consultation de spécialistes, la téléexpertise, qu’il faut développer. C’est essentiel. Il faut pouvoir s’appuyer sur des équipes spécialisées capables de partager leur science et leur expérience plus facilement qu’aujourd’hui. Mais tout cela devra être organisé. »
● Yann Morvezen, directeur adjoint en charge du système d’information et d’organisation du CHPG
« La télésurveillance constitue un enjeu important et qui nous tient à coeur. Mais, en tant que techniciens, nous ne devons pas sous-estimer les aspects liés à la sécurité, et bien sûr les aspects techniques. »
● Valéry Folcher, directeur adjoint hôpital privé Arnault-Tzanck Mougins Sophia Antipolis
« Le champ est ouvert sur la télémédecine ; c’est la médecine de demain, c’est évident. Mais il faut bien définir les frontières. Et le patient devra être au centre du dispositif ; et, pour cela, il devra aussi être formé. »
● Pr Stéphane Schneider, Ligue contre le cancer
« Les attentes sont telles que l’évolution récente, au moment même où elle arrive, paraît déjà dépassée. Pour autant, il faut tout de même saisir cette belle occasion d’évoluer. On devra ensuite discuter pour élargir les domaines d’application de la télémédecine et mettre de l’humain dans le dispositif. Pour assurer à la télémédecine un plus bel avenir que le téléshopping! »
Dr Isabelle Bereder, vice-présidente CME du CHU de Nice
« Il y a deux pratiques de télémédecine très différentes : la téléexpertise – qui a déjà bien évolué dans des domaines comme le neurovasculaire, la rythmologie, l’ophtalmologie, etc. – et la téléconsultation. Concernant cette dernière, il y a eu beaucoup d’appels à projets, d’argent investi, mais aussi d’échecs. Souvent, ces projets étaient portés par des équipes qui proposaient des solutions, plutôt qu’ils ne répondaient aux besoins des patients, des territoires. Pour que la télémédecine puisse réellement rendre service, il faut qu’elle soit adaptée aux besoins. »
● Dr Jean-Yves Giordana, médecin-chef du pôle territoire du CH Sainte-Marie « La téléexpertise favorise l’accessibilité à un dispositif de soins de manière générale. Elle permet aussi de rompre l’isolement et constitue une ouverture vers l’interdisciplinarité. »
● Dr Renaud Ferrier, URPS médecins libéraux PACA
« Les contours de la téléexpertise doivent être précisés pour qu’elle devienne vraiment efficace. La téléconsultation est en balbutiement. Le gros problème, cela va être d’une part l’évaluation des besoins, d’autre part la façon dont on atteint les objectifs. »
● Dr Pierre Bruel, directeur médical Arkopharma
« Efficience, maintien des dépenses, humanité, organisation : voilà les maîtres mots de cette réforme de la télémédecine. Il va falloir intégrer le cadre donné, le faire évoluer avec l’ensemble des acteurs. L’évolution de notre environnement de soins en France ne peut pas nous faire oublier les autres acteurs de santé. »
● Guy Plattet, directeur CPAM des Alpes-Maritimes
« La télémédecine entre dans une phase de reconnaissance et de valorisation. C’est un outil nouveau qui va dépendre de ce que chacun des acteurs va vouloir et pouvoir en faire. Profitons aujourd’hui de ces extraordinaires opportunités véhiculées par ces éléments nouveaux que sont la reconnaissance de la télémédecine, la messagerie sécurisée de santé, le dossier médical partagé. Ils sont autant d’outils qui vont permettre de développer la qualité et l’efficacité du système de soins au profit du patient. »