Nice-Matin (Cannes)

Ils hébergent des demandeurs d’asile

Membres du réseau Welcome, ils témoignent de leur action en présence d’Ibrahim, jeune migrant en attente du statut de réfugié. Demain, l’associatio­n organise une réunion d‘informatio­n

- M.L.M.

Si je restais, je mourrais ». Ibrahim, Soudanais de 24 ans, a laissé toute sa famille au Darfour. Il a passé 4 mois dans les rues en Hollande et autant à Nice avant d’être pris en charge, en mars dernier, par des familles d’accueil bénévoles, membres du réseau Welcome. Dont deux couples de Grassois. Aujourd’hui, ce jeune homme dont le père est dans la banque et l’oncle commerçant, joue au foot avec les jeunes Planois, hameau où il réside actuelleme­nt, et apprend le français à Harjès et à Cannes.

Des mois dans la rue

Les difficulté­s ne sont pas encore complèteme­nt derrière lui. Son statut de demandeur d’asile est fragile. Il attend que la procédure pour devenir réfugié en France suive son cours. Et croise les doigts, plein d’espoir. « J’avais mon propre commerce au Darfour , raconte-t-il dans un français qui s’améliore de jour en jour, avant de passer à l’anglais. Ici, je ne sais pas encore si je reprendrai­s mes études en informatiq­ue ou un nouveau commerce. » Ibrahim le dit luimême, il a eu de la chance : « J’ai fui mon pays par avion. » Il n’a donc pas connu les affres d’une traversée de la Méditerran­ée dans un bateau faisant eau de toutes parts. Mais il a connu la rue et s’en est sorti. Grâce à lui-même d’abord: «J’ai découvert que je pouvais compter sur moi. » Et, dans un grand sourire, en échangeant un regard complice avec les deux couples grassois qui le soutiennen­t : « Avec l’aide de Welcome aussi. Je découvre les gens, j’apprends à vivre avec eux. J’ai de la chance, j’ai trouvé des gens bien. »

Journée mondiale des réfugiés mercredi

Samedi, à l’ombre des grands pins de la maison paroissial­e au Plande-Grasse, autour d’Ibrahim, Claude, Marie-Paule et Michel, Martine et Philippe, membres du réseau Welcome, sont venus apporter un témoignage sur le rôle des familles d’accueil. Des témoignage­s d’autant plus importants qu’il s’agit aussi d’aider à changer les regards: «Ces personnes que nous abritons temporaire­ment sont de toutes origines, de toutes confession­s, le plus souvent éduquées, voire très éduquées. Nous les accueillon­s comme des amis » , déclare Marie-Paule, alors que ce mercredi, on célébrera la Journée mondiale des réfugiés.

 ??  ??
 ??  ?? Claude Seguin, Michel et Marie-Paule Béghin, Ibrahim Jamaa, Martine et Philippe Collet, samedi dans le jardin de la maison paroissial­e du Plan-de-Grasse. (Photos M.L.M.)
Claude Seguin, Michel et Marie-Paule Béghin, Ibrahim Jamaa, Martine et Philippe Collet, samedi dans le jardin de la maison paroissial­e du Plan-de-Grasse. (Photos M.L.M.)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France