Nice-Matin (Cannes)

Fermeture de certains commerces après  heures

Un arrêté municipal, qui impose aux commerces du centre-ville vendant de l’alcool de fermer dès 22 h depuis le 15 juin, a fait débat entre les élus lors du conseil municipal

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

C’est au terme du dernier conseil municipal vendredi, dont un bon tiers des protagonis­tes était absent, que l’élu d’opposition Jean-Noël Falcou a posé une question au maire Michelle Salucki. Il s’agissait de l’interroger concernant un arrêté municipal pris récemment afin de fermer certains commerces du coeur historique (1) de Vallauris dès 22 heures cet été. « Cet arrêté s’étend du 15 juin au 15 septembre. Vallauris devient donc la seule ville de la Côte d’Azur à limiter son offre commercial­e pendant la période estivale. Pouvez-vous nous expliquer vos critères et confirmer que seuls les établissem­ents qui vendent de l’alcool sont concernés ? »

Trop d’abus la nuit

Michelle Salucki a alors dépeint un climat « nauséabond » repéré ces derniers temps aux abords de ces établissem­ents pour expliquer cette mesure : « C’est une décision qui résulte de désordres très importants. Ces désordres s’étaient arrêtés en 2016 et 2017 mais ont repris cette année. Certains établissem­ents sont très connus des services de police. Comme l’été est propice à une vie en extérieur, nous avons énormément de plaintes et de pétitions pour que ces dysfonctio­nnements cessent. Il est très difficile pour nos équipes d’arriver à tout contrôler, en même temps, la nuit. Certaines personnes s’énervent car ils ne dorment que deux heures par nuit et préviennen­t qu’ils risquent un jour de passer à l’acte. Nous avions déjà pris cette décision radicale en 2015 et ça avait très bien fonctionné. Nous récidivons dans la mesure où il y a de nouveau des dysfonctio­nnements qui deviennent aujourd’hui graves. »

Quid des artistes et des restaurate­urs ?

Entre autres, il s’agirait ici « d’individus ivres et d’autres impliqués dans des bagarres», selon Michel Molesti, adjoint au maire délégué à la sécurité, qui poursuit : « On ne peut pas continuer à fonctionne­r de cette façon. Donc comme en 2015, nous sommes dans l’obligation de faire fermer ces établissem­ents afin de limiter les nuisances. Et d’effectuer des contrôles des polices municipale et nationale. Des gens ont été incarcérés à la suite de ces rixes. » L’élu d’opposition Jean-Noël Falcou, sceptique, s’interroge quant à l’amplitude de cette mesure. Quid du public concerné ? « On s’est rendu compte que certains commerces vendaient de l’alcool discrèteme­nt. On ne peut pas s’interdire d’intervenir sur ce type de commerce. Mais évidemment, les artistes ne sont pas concernés. » Nouvelle question de l’opposant demandant une précision : « Les restaurate­urs sont-ils eux aussi concernés ? »

« Certains ne vendent pas d’alcool et ont reçu l’arrêté »

Réponse à côté de Michel Molesti… « Reprenez l’arrêté. C’est bien cadré. C’est défini dans l’espace et le temps. Sont également concernées les épiceries qui font de la vente à emporter et qui fournissen­t donc de l’alcool. » Jean-Noël Falcou réitère sa question : «Mais au niveau de la restaurati­on ? » Cacophonie inaudible dans l’assemblée, interrompu­e par Michelle Salucki : « Les restaurant­s ont l’habitude, on l’a déjà fait. » Et les commerces qui ne vendent pas d’alcool, comme par exemple les salons de thé ? « Je ne connais pas de salon de thé ouvert tard le soir », rétorque Michel Molesti. Et Jean-Noël Falcou de rappeler que pourtant certains « qui ne vendent pas d’alcool ont reçu l’arrêté. » Et Michelle Salucki de conclure : « À partir du moment où un établissem­ent ne vend pas d’alcool, il ne pose pas de problème. » Affaire à suivre…

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(Photo Sébastien Botella) Michel Molesti (en haut à gauche) et Michelle Salucki (en haut à droite) ont tenté de convaincre l’élu d’opposition, Jean-Noël Falcou (photo isolée), du bien fondé de cet arrêté municipal.
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