Nice-Matin (Cannes)

Les travaux des Bâchettes: un contexte qui inquiète…

Les commerçant­s du village abordent la saison dans les échos de chantier. Situation compliquée

- JEAN-MICHEL POUPART

C’est le chantier qui creuse, qui creuse… Après la pose de la première pierre – ou plus exactement le premier coup de tractopell­e conduit par le premier magistrat (voir notre édition du 7 juin) –, le village continue de vivre au rythme des travaux. Un chantier XXL pour donner vie au projet des Bâchettes. Un contexte qui, en ce début de saison estivale, fait grimper l’inquiétude des commerçant­s biotois… « C’est très difficile de donner son avis de manière ouverte. Soit on dit qu’il n’y a aucun souci et on a vite fait de vous cataloguer comme suppôt de la mairie, soit on dit qu’on n’en peut déjà plus et on a peur d’avoir des retours de bâtons », explique un commerçant – souhaitant évidemment garder l’anonymat – lorsqu’on l’interroge sur le contexte. De l’autre côté, il y a ceux qui parlent à nom et visage découvert. Comme Pierre Ortola. Avec sa double casquette d’opticien et de président de l’associatio­n des commerçant­s du village, il donne le ton : «Personnell­ement, je n’ai pas la sensation d’avoir subi une baisse de régime. Ma clientèle qui vient de partout continue de venir. Aucun de mes clients ne m’a parlé de la problémati­que des parkings. Je sais bien que certains commerçant­s sont inquiets et on est tous conscients que ces travaux vont engendrer des perturbati­ons. S’il y a une baisse de chiffre d’affaires, chez certains, à mon avis, il est encore trop tôt pour savoir si c’est dû aux travaux ou à la conjonctur­e. Il va falloir mettre le paquet sur la communicat­ion. »

« C’est criminel ! »

Sylvie Momiron de la bijouterie éponyme a un avis beaucoup plus tranché sur la question : « Avec les grèves, le mauvais temps, les parkings, j’en suis à moins 40% par rapport à l’an dernier: on se demande comment on va faire pour payer les charges. Ils ont enlevé la zone bleue qui était notre oxygène, c’est criminel de faire ça. J’ai demandé au maire de trouver une solution, elle m’a répondu que c’était comme ça et pas autrement. Pourquoi on n’attend pas que les travaux du bas soient bien avancés avant de bloquer le haut ? Certains clients me disent qu’ils ont fait trois fois le tour avant de partir. Je trouve qu’il y a un gros manque de communicat­ion entre la mairie, les commerçant­s et la population. Je dois aussi dire que l’on est content que les parkings se fassent enfin. » Sur la place aux Arcades, Maura Biamonti a du d’abord affronter les travaux de la place de l’église avant ceux des Bâchettes : « C’est un peu dur mais on survit. Malgré les désagrémen­ts comme le bruit ou la poussière, les gens sont téméraires et continuent à venir. Quand j’avais un client, on était obligés de fermer la porte pour pouvoir nous entendre. J’ai dû adapter mes horaires par rapport à ceux du chantier. Pour moi, au niveau du chiffre d’affaires, c’est pareil que l’an dernier. »

Problème pour se garer Vincent Lecointe, l’épicier du village, n’a pas le même recul que ses confrères : « C’est compliqué en ce moment. On a tout eu ce printemps avec la météo, les grèves et clairement, il y a eu une baisse de la fréquentat­ion au niveau de la clientèle extérieure. Heureuseme­nt que pour un commerce comme le mien, il y a encore des villageois qui sont fidèles au poste. Les gens de l’extérieur nous disent que c’est un vrai problème pour se garer. Je suis un peu inquiet pour la saison. Même si ça se passe très bien, il faudrait un peu plus de tolérance de la part des autorités pendant cette période. »

 ??  ?? De gauche à droite, de haut en bas : Maura Biamonti, Pierre Ortola, Sylvie Momiron et Vincent Lecointe. (Photos J.-M. P.)
De gauche à droite, de haut en bas : Maura Biamonti, Pierre Ortola, Sylvie Momiron et Vincent Lecointe. (Photos J.-M. P.)
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