Nice-Matin (Cannes)

Le débat du jour

Le Panama peut-il faire sensation ?

- MATHIEU FAURE ANTOINE DELGOULET

« Un canal révolution­naire »

« Julio César Dély Valdés, l’homme qui ne marque jamais… ». Fredonnez ça sous l’air de Davy Crocket et vous avez un chant très prisé du Parc des Princes des années , quand le Panaméen du PSG était capable de manquer Kim Kardashian dans un couloir. Un chant pour un homme qui manque sa cible, c’est la preuve que le Panama est capable de tout. On néglige beaucoup trop ce pays de  millions d’âmes qui, pourtant, a révolution­né le monde grâce au Canal de Panama, route maritime unique qui permet de relier l’océan Pacifique à l’Atlantique sans passer par le cap Horn. Mieux, le pays d’Amérique centrale est également capable de filer aux épicuriens des oeuvres littéraire­s («Le tailleur de Panama») de John le Carré, ouvrage adapté sur grand écran avec le sexappeal de Pierce Brosnan et la sensualité de Jamie Lee Curtis. Et si vraiment on doit parler football avec La Marea Roja ,on se contentera de zieuter la pureté et la beauté de la liquette New Balance du pays pour ce Mondial. Sensation garantie en soirée avec un petit bermuda en lin et une fausse dent en or qui brille. Comme Dély Valdés. L’homme qui ne marquait qu’en soirée... Là où ça compte.

« On marche sur la tête »

Pour moi, le Panama, c’est un couvre-chef, le fameux canal ou le restaurant de José Cobos sur la plage de Théoule. Mais surtout pas une équipe qui pue le foot. Quand on sait que la star des Caneleros est un avant-centre bedonnant de  ans et que le pays s’est qualifié sur un but non valable dans les éliminatoi­res de la Concacaf, on marche déjà sur la tête. Pour que la sélection fasse illusion dans ce Mondial, il faudra que tout le peuple panaméen prie à s’en user les genoux et que se réalise une flopée de miracles. En défense, le dénommé Fidel Escobar ne devra pas sortir des rails et jouer la ligne à la perfection. Au milieu, le bien nommé Anibal Godoy devra montrer les crocs et être un lecteur averti de la tactique adverse. Et en attaque, Blas Perez devra perdre  ans et  kilos avant le coup d’envoi face à la Belgique cet après-midi à  heures. Des miracles on vous dit ! Quoique... Si les Belges décident de se faire des blagues. Si Courtois porte bien son nom et laisse passer les ballons. Si, sur le côté gauche, Meunier dort et si Hazard ne leur fait pas le jeu de l’amour, alors, peut-être... De toute façon, avec des si, on mettrait Paname en bouteille. Mais bon, là, je m’égare...

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