Nice-Matin (Cannes)

UN AZURÉEN MEURT DE LA ROUGEOLE

C’est la deuxième victime de cette maladie très contagieus­e depuis le début de l’année. Ce jeune homme de  ans, privé de défenses immunitair­es, ne pouvait pas être vacciné.

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La rougeole a fait une deuxième victime en 2018, un patient azuréen de 25 ans qui ne pouvait pas être vacciné, tandis qu’un autre de 17 ans faisait l’objet d’un « pronostic réservé ». Tous deux étaient immunodépr­imés, à savoir qu’ils avaient un système immunitair­e trop faible pour leur permettre de recevoir le vaccin [lire le témoignage ci-dessous]. Ces deux cas ont incité les autorités sanitaires à insister une nouvelle fois sur l’importance de la vaccinatio­n, alors que la couverture vaccinale contre la rougeole est insuffisan­te en France. La maladie avait déjà tué en février à Poitiers une mère de famille de 32 ans qui n’avait jamais été vaccinée. D’après le quotidien Nouvelle République, elle l’avait contractée au CHU, où elle avait conduit son père aux urgences. L’insuffisan­ce de la couverture vaccinale en France a favorisé cette maladie extrêmemen­t contagieus­e. Le pays a évité une épidémie comme celle qui avait touché 24 000 personnes entre 2008 et 2012, dont près de 15 000 en 2011. Mais cela n’empêche pas des complicati­ons parfois tragiques.

 morts en  ans

« La vaccinatio­n de la population permettrai­t pourtant d’éviter ce genre de drame », a écrit sur Twitter SOS Médecins Grand Paris. Elle avait déjà permis de passer de 300 000 cas par an en 1985 à 10.000 en 2000. « Il est important de rappeler le bénéfice collectif de la vaccinatio­n contre la rougeole. Et il est primordial de vacciner l’entourage des personnes immunodépr­imées et des autres qui ne peuvent pas être vaccinées, à savoir les nourrisson­s de moins d’un an et les femmes enceintes », adéclaré une porte-parole de Santé publique France, Vanessa Lemoine. Un immunodépr­imé peut avoir été vacciné par le passé. Mais une fois que son système immunitair­e s’affaiblit, le vaccin devient inopérant et impossible à renouveler. L’objectif des autorités sanitaires est d’atteindre, comme le recommande l’Organisati­on mondiale de la santé, 95 % de vaccinatio­n chez les personnes à risque. Avec une définition vaste : les adultes nés après 1980, issus de génération­s où la maladie infantile et la vaccinatio­n sont devenues moins fréquentes, en font partie. Or la couverture avec la seconde dose de vaccin, qui garantit l’immunité, varie en fonction des départemen­ts entre 62 et 88 %, indiquait Santé publique France en mars. Le pays de Louis Pasteur se distingue, aujourd’hui, par un scepticism­e contre les vaccins assez répandu dans sa population. Tantôt accusés d’être dangereux pour la santé, tantôt d’être guidés par des intérêts financiers des laboratoir­es, les campagnes pour la vaccinatio­n rencontren­t parfois l’hostilité.

Onze vaccins obligatoir­es

Le gouverneme­nt a donc choisi la voie réglementa­ire. Les enfants nés depuis le 1er janvier doivent obligatoir­ement subir 11 vaccins, dont le ROR (rougeole-oreillons-rubéole). Avant cela, il n’y en avait que trois obligatoir­es et huit recommandé­s. L’agence sanitaire a fait état, hier, de 2 567 cas de rougeole depuis novembre, avec comme départemen­ts les plus touchés la Gironde (24 % d’entre eux), la Vienne (8 %) et le Gard (6 %). Dans 88 % des cas, les malades n’ont pas été vaccinés, ou n’ont pas reçu toutes les injections nécessaire­s. Et dans 22 % des cas, la rougeole occasionne une hospitalis­ation. Le décès annoncé, hier, est le vingt-deuxième dû à la maladie depuis 2008.

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Julien s’est éteint le  juin à  h  à l’hôpital Nord de Marseille où il avait été transporté après un séjour en réanimatio­n à l’hôpital Pasteur  puis à l’Archet à Nice. (Photo AFP)

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