En correctionnelle pour avoir foncé sur les forces de l’ordre
L’audience du tribunal correctionnel de Grasse s’annonçait mouvementée avec la présence hier matin, aux alentours du palais de justice, des gens du voyage venus soutenir l’un des leurs, présenté en comparution immédiate l’après-midi. Craignant peut-être des débordements, de nombreux policiers et CRS avaient pris place sur le parvis et à l’intérieur de la salle d’audience. Mais c’est dans le calme que se sont déroulés les débats présidés par Philippe Leonardo. Le prévenu, Steeve un père de famille de ans, a d’emblée voulu prendre la parole pour regretter son geste et se confondre en excuses. On lui reproche d’avoir forcé sur un barrage de police avec son fourgon mardi à Antibes blessant au passage les fonctionnaires. Ceux-ci étaient présents à l’audience. La défense demandera un renvoi de l’affaire, s’interrogeant d’ailleurs sur la nécessité d’un tel déploiement de force alors que leur client affichait calme et repenti apparent. Le procureur de la République Alain Guimbard justifiera, lui, la présence des forces de l’ordre, pour assurer la sécurité des débats, car après « les coups de forces à Antibes et Mandelieu, on avait tout à craindre ». Il requiert un mandat de dépôt n’ayant pas selon lui de garanties de représentation et voulant empêcher la réitération des faits. En prison Intervenant à la défense de Steeve, Me Bertrand Dubois plaidera « que pour son client, le meilleur gage de représentation, c’est sa vie ». En effet, entrepreneur et bien inséré dans la société, il emploie cinq salariés sur des chantiers en Seine-et-Marne () ou il justifierait d’un domicile. Il demande une mesure de clémence que le prévenu argumentera d’ailleurs à la fin des débats par une déclaration solennelle : « Laissez-moi travailler, je me soumettrais à toutes obligations de contrôle judiciaire, mais il faut que je reste en contact avec mes clients. » Le tribunal prononcera un mandat de dépôt à son encontre et renverra l’affaire au juillet prochain.