Nice-Matin (Cannes)

D. Auguin: « Un petit réservoir à bien utiliser »

Directeur général du Cercle des Nageurs d’Antibes depuis 2012, Denis Auguin se félicite du travail accompli malgré la concurrenc­e des grands clubs voisins. Avec une vraie attention portée sur les jeunes

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

Son expérience n’est plus à démontrer. Entraîneur d’Alain Bernard lors des années fastes du nageur antibois, Denis Auguin est depuis quelques années directeur général du Cercle des Nageurs d’Antibes [CNA]. Même s’il est plus petit que ses voisins niçois ou marseillai­s, le club de la cité des Remparts n’a pas à rougir de ses résultats et continue année après année de figurer parmi les meilleurs clubs français. La récente qualificat­ion du jeune Nans Roch pour les championna­ts d’Europe en est la preuve et Denis Auguin ne peut que savourer… sans oublier de penser à la formation.

Quel bilan peut-on faire de la dernière saison du CNA ?

On a passé la période où il y avait toutes les qualificat­ions pour les compétitio­ns nationales ou internatio­nales. Le grand rendezvous c’était les championna­ts de France à Saint-Raphaël fin mai avec un nageur qualifié pour les championna­ts d’Europe [Nans Roch, lire ci dessous]. On a aussi eu deux nageurs qualifiés pour les championna­ts d’Europe juniors, Margot Cachot et Paul Beaugrand. Corentin Trinez s’est quant à lui qualifié pour la sélection nationale des garçons nés en  et Guillaume Laure s’est qualifié pour les Jeux Méditerran­éens. On a de bons résultats d’ensemble.

Les objectifs ont été atteints ?

C’est plutôt bien.

‘‘ Pour se qualifier, nos nageurs ont dû améliorer assez nettement leurs performanc­es. Ils ont surtout progressé de façon significat­ive au niveau chronométr­ique. On est un des rares clubs à essayer de tout faire, de l’école de natation jusqu’au très haut niveau. Certains clubs forment, d’autres récupèrent les nageurs plus tard pour le plus haut niveau… On essaie de faire en sorte que les petits Antibois puissent percer.

Où en est concrèteme­nt le club ?

Globalemen­t on est dans les cinq meilleurs clubs français. Il n’y a pas un vrai classement mais le club s’est toujours situé dans les meilleurs. Cette longévité et cette constance dans le top cinq Français c’est la force du CNA, surtout avec un bassin de population moins important que Nice ou Marseille. On a un petit réservoir donc c’est à nous de bien l’utiliser. On est quand même encerclé par des places fortes de la natation ! La qualificat­ion de Nans Roch pour les championna­ts d’Europe fait partie des satisfacti­ons ? Tout à fait. En début de saison il a dû gagner deux secondes sur  m papillon pour pouvoir aller décrocher cette qualificat­ion, c’est vraiment une grosse progressio­n et une vraie satisfacti­on. Même si c’était l’objectif avoué de la saison, on savait qu’il fallait progresser de façon significat­ive. Comme les critères de sélection en France sont assez draconiens. Normalemen­t, son chronomètr­e [,,] représente la douzième place aux championna­ts d’Europe. On espère qu’il progresser­a encore pour se glisser en finale.

Il y a des espoirs au club ? Margot Cachot et Paul Beaugrand, le frère de Margot, Arthur Cachot… Il y a quelques jeunes qui sont prometteur­s. On a un petit réservoir qu’on essaie de bien utiliser.

Le CNA reste un club marquant ?

Depuis sa création en version moderne en , c’est le seul club en France qui a toujours eu des nageurs aux Jeux Olympiques. C’est une belle fierté. Après, se qualifier aux Jeux c’est une chose mais on le fait avec des résultats. On ne va pas aux Jeux pour se balader, on y joue quelque chose.

Où en sont les travaux du stade nautique ?

Ça avance bien.

‘‘ On a un bassin de  m en constructi­on à la place de la fosse à plongeon et il y aura une rénovation du bassin de  m existant. C’est vraiment génial qu’on ait pu faire comme ça avec la ville, garder un bassin de  m en fonctionne­ment. Au final, ils font deux bassins de  m de compétitio­n.

Au-delà de son expérience, que peut apporter Alain Bernard en tant que vice-président ?

Il est plutôt chargé de s’occuper de la natation, de passer voir les nageurs, de faire le lien de transmissi­on d’expérience… De temps en temps il peut faire des séances d’entraîneme­nt aux petits. Le but, c’est de faire perpétuer la tradition, de donner aux enfants l’envie de continuer.

Quel est votre souvenir le plus marquant en carrière ?

Il y en a trois : la première fois qu’Alain a battu le record du monde du  m nage libre à Eindhoven et son titre olympique à Pékin étaient des moments exceptionn­els [ ] .Aux championna­ts de France , il ne s’était pas qualifié pour les Jeux à titre individuel mais c’est un souvenir très fort. À la fin de la course, la piscine de Dunkerque s’est levée et lui a fait une standing ovation pour sa dernière course en France. Voir la piscine se lever spontanéme­nt pendant dix minutes c’était particulie­r.

Coacher un champion olympique marque à jamais !

On a travaillé presque quinze ans ensemble, quand il a été champion ça faisait dix-onze ans. C’est assez rare de récupérer un gamin à quinze ans jusqu’à ce qu’il soit champion olympique. C’est une vraie constructi­on commune, même sur le plan personnel. On a vécu cinq heures par jour et  jours par an ensemble. Il y a des jours où ça se crispe un peu mais c’est une formidable aventure.

Vous avez été consultant lors des Jeux en  . C’est quelque chose qui vous plaît ?

C’est très plaisant. On voit les choses différemme­nt. On profite plus de l’événement que quand on est en charge des athlètes.

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(Photo V. S.)

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