. Quel encadrement ?
C’était une promesse du candidat Macron. Lors de la campagne présidentielle, le patron d’En Marche avait relancé l’idée d’un service national obligatoire (SNU). Cette mission obligatoire devait être « encadrée par les armées et la gendarmerie nationale », pour que chaque « jeune Français [aille] à la rencontre de ses concitoyens et [fasse] l’expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine, durant un mois ». Le projet de loi – présenté, hier, en Conseil des ministres – semble être moins ambitieux que la promesse initiale. tutorat, la culture », a précisé le ministre de l’Education nationale. Le rapport suggère de le confier en partie à des engagés volontaires de la phase II du SNU, à des jeunes en service civique ou encore aux élèves des écoles de fonctionnaires. Ce contingent pourrait être complété par des encadrants expérimentés. Les armées, elles, ne seraient finalement mobilisées que pour former au moins une partie des encadrants du SNU. de Régulièrement annoncé depuis plus de quarante ans, le prélèvement à la source sera enfin une réalité en janvier . Cette réforme voulue par François Hollande et mise en oeuvre par son successeur avec un an de retard répond à un double objectif : simplifier le prélèvement de l’impôt et éviter l’année de décalage entre déclaration et recouvrement. A six mois de ce
[...] bouleversement majeur, le prélèvement à la source présente d’ores et déjà toutes les caractéristiques d’une bombe à retardement. L’effet psychologique de la fiche de paye du janvier chez les salariés imposables qui verront leur revenu net amputé de , % si ce n’est plus, inquiète jusque dans la majorité. Du côté des entreprises bientôt chargées de collecter l’impôt, l’inquiétude grandit de jour en jour. Dans un sondage Ifop pour la banque UFF publié hier par Le Parisien, % des dirigeants de très petites entreprises (TPE) reconnaissent que leur société n’est pas prête. Chez certains petits commerçants et artisans dépourvus de service administratif et même de secrétaire, c’est panique à bord. « Ce dispositif n’est clairement pas calibré pour les petites entreprises. Nous ne sommes ni fiscalistes ni percepteurs », prévient Patrick Liébus, le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) qui a lancé une pétition et vient d’adresser une lettre ouverte à Emmanuel Macron et Édouard Philippe. De son côté, l’Union des entreprises de proximité (UP) réclame au gouvernement une compensation annuelle de € par salarié, estimant à « une semaine par an le temps administratif de la collecte de l’impôt dans une entreprise de deux à trois personnes ». En apparence serein, le gouvernement ne minimise pas l’inconvénient du système pour les entreprises. Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin défend ainsi «une réforme de simplicité pour les contribuables qui demande aux patrons de faire un effort ». À part les entreprises, tout le monde sera-t-il vraiment gagnant avec le prélèvement à la source ? Rien n’est moins sûr. La très sérieuse Cour des comptes considère que l’Etat lui-même pourrait perdre des plumes dans l’opération. Elle pointe dans un rapport rendu public hier « les incertitudes sur le rendement de l’impôt sur le revenu dues à la mise en oeuvre du prélèvement à la source ». Des impondérables qui pourraient coûter deux milliards d’euros en . Une paille.