Nice-Matin (Cannes)

À Auribeau, des pépins dans l’orange

- E. F.

À la base, il y a cette pièce de théâtre inspirée d’un vieux standard de Gilbert Bécaud, et concoctée par trois professeur­s de l’école d’Auribeau, leurs élèves et une intervenan­te. Un spectacle de fin d’année joué à la salle polyvalent­e de La Roquette, et intitulé « Qui a volé l’orange ? » L’intrigue ? Une enquête policière destinée à faire la lumière suite au vol d’une orange sur le marché d’Auribeau. Et, au bout du compte, un dénouement un peu... inattendu. Car le coupable, que l’on découvre dans la dernière scène, n’est autre que le maire du village ! Tout cela est fort sympathiqu­e et d’ailleurs, les parents invités à la représenta­tion pour voir à l’oeuvre leur progénitur­e kiffent l’événement. Sauf que d’autres, qui avaient un week-end à tuer et quelques mouches à poursuivre de leurs assiduités, s’offusquent de la chose. Ils portent donc le pé... pin jusqu’à la porte du (vrai) maire d’Auribeau, Jacques Varrone. Qui juge qu’il y a là, crime de lèsemajest­é. À cause d’une orange, l’homme voit rouge et, pestant contre les agrumes, prend contact avec l’inspecteur d’Académie. « Voilà qui vaut bien une enquête interne ! », juge ce dernier. Il mande et ordonne qu’on lui présente le script de la pièce, histoire de vérifier si quelque réplique subversive destinée à moquer les édiles n’y figure pas. Bref, l’émotion est telle que les organisatr­ices de la pièce n’ont d’autre recours que de se fendre d’un message d’excuse à l’attention des parents, expliquant subtilemen­t ceci : « L’idée de la culpabilit­é [du maire] dans la pièce a été motivée par un jeu de mots : c’est l’orange mère qui a été volée, d’où le choix du maire coupable du vol parce qu’il croit s’emparer de l’orange... maire. » Plutôt clair, non ? Il faut savoir qu’à Auribeau, un Festival de théâtre fait chaque année le bonheur des habitants (c’est en ce moment, d’ailleurs). Pas certain que le prix de l’humour y soit décerné.

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