Le Petit Mas, sauvé par ses riverains, va être restauré
Le corps de ferme datant de 1800 ne sera pas une résidence de luxe comme le craignaient les riverains. Mieux, ses nouveaux propriétaires vont le chouchouter
Le Petit Mas a déjà fait couler beaucoup d’encre et fait suer pas mal de fronts, pour finalement trouver une issue heureuse. « Tout est redevenu normal. » Cette phrase est désormais en tête du blog Sauvons le Petit Mas, tenu par un collectif de riverains qui se battent depuis plusieurs années pour sauver la propriété des griffes d’un promoteur immobilier qui voulait y construire une douzaine de résidences de luxe.
Le promoteur n’a pas réussi à vendre
Avant de vaincre, la troupe de résidants affichait clairement ses ambitions : « A Antibes : tout béton contre patrimoine rural. Le Petit Mas, ancienne ferme du XIXe siècle, avec bâtiments, puits, oliviers centenaires et rare aire de battage/séchage a résisté à la frénésie de la construction d’immeubles mais un promoteur a obtenu un permis de destruction totale… résistons. » Pendant des mois, ils ont tout fait pour ralentir et stopper ce projet qu’ils jugeaient fou et en inadéquation avec leur environnement dont ils espèrent préserver la ruralité. Et puis la délivrance : « La sagesse l’a emporté. Merci à tous les soutiens du Petit Mas !» peut-on lire sur le blog depuis le 23 mai dernier. Fin du feuilleton à suspense, donc. Et début d’une suite à l’eau de rose puisque cet ancien corps de ferme dont l’origine remonte au moins à 1800 a finalement trouvé un acquéreur bien plus anonyme et respectueux du passé de la vieille bâtisse. « Quand nous sommes arrivés, le promoteur s’était fait délivrer un permis de construire mais n’était pas parvenu à vendre ses appartements, souffle le couple acquéreur. Le vendeur s’est donc interessé à d’autres acheteurs. C’est comme ça que nous sommes devenus les propriétaires. » Entre temps, le promoteur enlève les affiches qui dessinaient jusqu’ici son projet non abouti et tombé à l’eau depuis. Houra pour les riverains du Petit Mas. Un soulagement que d’échapper, un peu, à la bétonnisation incessante de la Côte d’Azur. Evidemment, ils se sont également renseignés auprès des nouveaux propriétaires.
« Notre projet est de restaurer le Mas »
« On a rencontré quelques voisins, poursuit le couple. Ils nous ont vite dit qu’ils ne voulaient pas de constructions ici. Rien de plus normal. La propriété est un site dominant et végétalisé. Il y a des oliviers centenaires et une très belle flore. Il n’y a pas ou peu de béton. Notre projet est uniquement de restaurer le Mas et de faire quelque chose de plus contemporain à l’interieur. De toute façon, le permis de construire a été délivré il y a deux ans au promoteur et il est encore valable une année. Donc si nous voulions construire, nous ne pourrions pas le faire dans l’immédiat. Et ce n’est de toute façon pas du tout prévu. »