VALBONNE-SOPHIA ANTIPOLIS Le projet Peïdessalle revu et corrigé... à la baisse
Le conseil municipal a abrogé sa propre délibération votée le 6 avril 2017 qui prévoyait la création d’une centaine de logements. L’étude d’impact a pointé « des enjeux écologiques »
Quatre petits immeubles, un lotissement, des villas individuelles et une partie dédiée à l’habitat participatif. Soit au total 112 logements. Voici ce que prévoyait l’opération d’aménagement à vocation d’habitat portée par la Ville, dite « Les trois petits cochons », dans le quartier de Peïdessalle. De ce projet, il ne reste aujourd’hui plus rien. Le conseil municipal a voté l’abrogation de la délibération votée le 6 avril 2017 mettant en conformité ce programme avec le Plan local d’urbanisme (PLU). La fin d’un projet mort-né. Une victoire, sans conteste, pour les riverains fortement opposés à cet aménagement, prévu à proximité du programme immobilier des Bourelles, également fortement décrié. Dans les deux cas, on retrouve, à la pointe de la contestation, l’association Sauvons la Forêt Valbonnaise (SLFV). Elle avait dénoncé le risque sur la faune et la flore, le danger de constructions trop proches de la ligne Très Haute Tension. Reste que le projet de Peïdessalle avait passé avec succès une étape capitale : l’avis favorable du commissaire enquêteur le 5 mars 2017 concluant l’enquête publique. Que s’est-il passé ? Une étude d’impact sur l’environnement est passée par là. « Elle a été décidée par la Ville, a rappelé Martine Bonneau, adjointe à l’urbanisme, en présentant la délibération. Lors de la concertation, l’équipe municipale a entendu les interrogations ou inquiétudes qui se sont exprimées sur cette opération dont l’effet cumulatif avec celui des Bourelles et le caractère naturel d’une partie des zones concernées ». D’où cette étude d’impact « dont le rapport, qui vient d’être remis, pointe des enjeux écologiques, sur la partie haute du site. La préservation de notre biodiversité et la co-construction avec les habitants sont deux de nos engagements majeurs. »
Un recours devant le tribunal administratif
Sur les bancs de l’opposition, Marie-Pierre Hoskins a exprimé un doute quant aux motivations de la majorité : « Il y a un recours en justice déposé par une association, non ? Où en est-il ? » « Le jugement n’est pas rendu. Ce serait une erreur de croire ou de faire croire que c’est cela qui nous anime. L’étude d’impact a défini des zones à enjeu environnemental. On retire la délibération et on travaille sur un projet adapté. Je rappelle que le programme des Bourelles, lui, est situé sur une zone à urbaniser. Peïdessalle a une partie en zone naturelle. Qu’il faut préserver. Dont acte » rétorque l’ancien maire, Marc Daunis. A noter que dans un communiqué, SLFV revendique le mérite de cette étude : « À la suite de nos interventions, la préfecture régionale a exigé une étude environnementale. » Christophe dal Moro, leader du groupe « Valbonne avant tout » regrette, lui, que le projet se poursuive. « Il y a besoin de logements. Mais il n’y a que Valbonne qui fait des efforts. C’est la seule commune à respecter la loi SRU. Avec l’arrivée de nouvelles familles, il va y avoir un grave problème de transports, sur des axes déjà saturés. » Betty Vignolo, adjointe à la solidarité et au logement, bondit : « Il y a sur la commune 230 demandes de logements en attente, dont beaucoup de Valbonnais ! » Christophe Etoré évoque « les familles qui patientent, qui rêvent d’accéder eux aussi à la propriété. Ils sont isolés, ne créent pas des polémiques sur Facebook. Notre ambition de les aider à y arriver, en proposant des tarifs plus bas que ceux du marché dans notre région, est intacte. Le projet se poursuit. Il est redimensionné à la baisse. »