Nice-Matin (Cannes)

Huit mois avec sursis pour une arnaque à la banque

- JEAN STIERLÉ

En encaissant des chèques entre mars et avril 2015 qu’il avait lui-même émis sur trois comptes établis à son nom dans trois banques différente­s, Ahmed un Cannois de 30 ans, électricie­n, travaillan­t pour une agence d’intérim, semblait avoir trouvé la martingale pour abuser et escroquer les agences bancaires, comme celle de la BNP de la rue d’Antibes à Cannes. Convoqué par le Tribunal correction­nel de Grasse présidé par Philippe Léonardo il est venu s’en expliquer à la barre. «Vous établissie­z des chèques émis sur des comptes clôturés ou sans provision et profitiez d’un temps de latence sur internet pour faire des virements via les applicatio­ns web au crédit d’un de vos autres comptes» a commencé à rappeler le président. Ensuite Ahmed retirait l’argent en liquide, «mais je n’avais pas l’intention d’escroquer les banques!» a-t-il insisté avant d’expliquer qu’il était chômage, avec deux enfants à charge et une épouse malade. Que sa famille traversait un passage difficile.

Des achats festifs

Aucune trace pourtant dans les relevés bancaires, de montants consacrés à des produits de première nécessité. Le président y a plutôt retrouvé des achats festifs. «Quel intérêt aviez-vous d’avoirs trois comptes différents dans trois agences du Crédit Agricole, de la Société Générale et de la BNP?» a-t-il demandé. Sans obtenir d’explicatio­ns claires de la part du prévenu. Pour le Procureur de la République Alain Guimbard, Ahmed a livré «des explicatio­ns incohérent­es et confuses. Il comptait en fait sur la rapidité d’internet pour établir une sorte de cavalerie à son profit avec des provisions artificiel­les». Les sommes détournées avoisinent plusieurs milliers d’euros. Huit mois de prison avec sursis ont donc été requis par le procureur. Le tribunal a suivi ce dernier dans son délibéré. Il a également condamné le prévenu à réparer le préjudice causé auprès des banques.

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