Nice-Matin (Cannes)

Bourdillon : « Un pays amoureux du basket »

Après plusieurs années passées à Antibes, le basketteur Frédéric Bourdillon a connu sa première expérience à l’étranger cette saison. En Israël, le meneur se régale... et garde un oeil sur les Sharks

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

Sitôt le championna­t terminé, Frédéric Bourdillon a pris un vol pour passer ses vacances sur la Côte d’Azur. Pour sa première saison passée à l’étranger, le meneur a découvert le championna­t d’Israël avec deux clubs dans l’année: le Maccabi Haïfa et l’Hapoël Eilat. Même s’il a connu une période délicate, le Grassois de naissance ne retire que du positif de sa première saison loin de la Pro A et de la cité des Remparts. Après quelques semaines de vacances auprès des siens, il devrait d’ailleurs repartir en Israël pour la saison prochaine. Histoire de faire le tour de la question…

Quel regard portez-vous sur votre première saison à l’étranger ?

C’est une expérience incroyable. J’ai “kiffé” du premier au dernier jour même s’il y a eu du mouvement. C’est un truc que tout le monde devrait faire, essayer de jouer au moins une année à l’étranger. Au moins pour voir comment les autres pays peuvent vivre le basket. J’ai eu la chance de tomber dans un pays où les gens sont amoureux du basket, ils le placent au même niveau que le foot. Moi qui adore l’atmosphère dans les salles… En France, on ne voit pas les mecs torses nus avec des fumigènes dans les salles. Là-bas c’est un peu comme la Grèce ou la Serbie, quand il y a des derbies c’est incroyable. On se fait insulter dans tous les sens mais c’est magique [sourire]. C’est quelque chose qui doit te motiver.

Il y a de grosses salles ?

Il y a de tout. Ça peut aller de   à   places. A Jérusalem et Tel Aviv les salles sont remplies lors des gros matchs.

« Là-bas, c’est la guerre à chaque match »

Votre changement de club est dû à un problème d’adaptation ?

Je ne me sentais plus à l’aise dans l’équipe. Certains termes du contrat n’ont pas été respectés donc j’ai demandé à mon agent de changer. Je pense qu’on a fait le meilleur choix. Mon temps de jeu a explosé, on est allé en playoffs avec Eilat [Eilat s’est incliné en quart de finale face à Holon]. À Haïfa je jouais entre  et  minutes au début mais après… A Eilat, je jouais entre  et  minutes.

Que vaut le niveau du championna­t ?

C’est un très bon niveau. En France, il y a plus de joueurs athlétique­s mais c’est moins bagarreur. Là-bas, c’est la guerre à chaque match. Les joueurs n’hésitent pas à te mettre des coups de coude. C’est la culture qui est comme ça. En Israël j’ai retrouvé beaucoup de joueurs que j’avais connus en France.

On devient plus “vicieux” ?

Ça permet de gagner en expérience, c’est un jeu qui me correspond mieux. Comme j’ai défendu pendant des années sur des joueurs athlétique­s en France, je me suis vite adapté au jeu de l’Israël. C’était un petit avantage. Il faut toujours aller au “mastic”, jouer dur. Je sens que j’ai franchi un palier. J’avais plus de responsabi­lités, j’étais dans le cinq majeur lors des playoffs.

On travaille plus dur que dans

le championna­t français ?

Non, on travaille moins qu’en France. En général il y a un entraîneme­nt par jour très intense qui ne dure pas plus d’une heure et demie. Après on peut toujours aller en musculatio­n mais la plupart des clubs n’ont qu’un entraîneme­nt par jour. C’est la culture qui veut ça.

Comment s’est passée votre adaptation hors des parquets ?

Je me suis retrouvé avec beaucoup de Français à Eilat. Je me suis un peu senti comme à la maison, en plus il fait beau toute l’année. Les gens m’ont super bien accueilli. J’ai juste à frapper à la porte d’en face pour être invité à manger. C’était royal. On voit Israël comme un pays en guerre mais les gens profitent de la vie. Ils font beaucoup plus la fête qu’en France et c’est toute l’année comme ça. Ils boivent, ils sortent… Au niveau de la qualité de vie c’est incroyable.

Ça permet d’évoluer sur le plan humain…

Oui. Je savais que si je ne le faisais pas à  ans je ne le ferais pas après. Tu prends tes deux sacs, tu y vas et tu vois comment ça se passe. Je ne regrette pas du tout et l’année prochaine j’y retournera­i. Si je peux trouver une équipe qui joue une coupe d’Europe… à voir ! ()

1. Plusieurs clubs du championna­t israélien sont intéressés par le profil de l’Antibois. Son club actuel, Eilat, aimerait notamment le conserver.

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(Photos Sébastien Botella) Frédéric Bourdillon ne se voit pas revenir jouer en France dans l’absolu...

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