Un timbre bleu d’Yves Klein aux enchères
Créé par l’artiste niçois, ce petit bout de papier dentelé, mis en vente à Cannes, est une oeuvre d’art à part entière.
Il mesure à peine plus de deux centimètres de haut. Pourtant, ce petit timbre bleu d’Yves Klein (1928-1962) est une véritable oeuvre d’art. Estimé entre 1 500 et 2 000 euros, l’objet dentelé est recouvert du fameux pigment bleu IKB (International Klein Blue) de l’artiste. Il est proposé aux enchères le 8 juillet dans le cadre d’une vente d’art contemporain organisée par Cannes Enchères. Son histoire remonte à plus de soixante ans en arrière. C’est en 1956 que, porté par un voyage en Assise et la vision des ciels de Giotto, Yves Klein crée son bleu outremer, profond, magnétique, aux reflets violacés, dont il déposera le brevet quatre ans plus tard. Dès lors, cette couleur unique deviendra sa marque de fabrique. Toiles, éponges, sculptures… ces oeuvres irradieront d’une aura bleutée. Y compris une série de timbres monochromes, qu’il créé en 1957 à l’occasion d’une double exposition à la Galerie Iris Clert et à la Galerie Colette Allendy à Paris. Yves Klein réalise les vignettes pour affranchir les cartons d’invitation. Le geste est symbolique. Les timbres n’ayant aucune valeur marchande, les frais de port sont en réalité payés en numéraire par les organisateurs directement à l’administration des Postes. Ils seront à nouveau utilisés pour les cartons d’invitation d’une autre exposition chez Iris Clert en 1959. En avril 1958, Yves Klein s’adressera à lui-même une enveloppe affranchie avec son « timbre bleu ». Six décennies plus tard, ce bout de papier constitue aujourd’hui un rare trésor pour les amateurs d’art postal.