Chiffres 1114

La Russie est en folie. Depuis hier soir, elle a basculé dans un monde qu’elle pensait fait pour les autres. Il y a tout juste trois semaines, elle était la risée de son peuple, promise à sortir dès la phase de poules. La voilà en quart de finale de son Mondial, contre la Croatie, après avoir éliminé l’Espagne aux tirs au but dans une ambiance délirante qu’on ne pouvait imaginer deux heures plus tôt. Le héros de la patrie se nomme Igor Akinfeev, 32 ans, et garde les buts de l’équipe nationale depuis plus d’une décennie ainsi que du CSKA Moscou depuis sa tendre enfance. Sa vie a basculé dans la fureur du Luzhniki, transformé en volcan, quand il a stoppé les tentatives de Koke et d’Aspas, de façon admirable. Un arrêt du pied, alors qu’il était parti sur le côté droit, qu’Iniesta n’a pas voulu voir, lui qui jouait le dernier match de son immense carrière avec la Roja. La Roja, justement… Elle a été défaillante dans trop de domaines pour mériter autre chose que cette élimination dès les huitièmes de finale. Après avoir ouvert le score de façon heureuse, Piqué s’est pris pour Umtiti en levant les bras dans sa surface. Artem Dzyuba a mis son penalty et son troisième but dans la compétition. C’est l’autre grand bonhomme de l’exceptionnel parcours de son équipe, celui que personne n’attendait. En janvier dernier, il était mis à la porte du Zénith Saint-Petersbourg par Roberto Mancini et prêté au club de Toula. L’histoire est dingue, comme celle qu’est en train d’écrire la sélection entraînée par Stanislav Tchertchessov, ancien gardien international, qui aime rappeler qu’il a détourné un penalty de Jean-Pierre Papin lors d’un amical entre la France et la Russie, en 1993. Plus de vingt après, c’est encore une histoire de tirs au but qui va entretenir sa légende. V.M., À MOSCOU Le nombre de passes réussies par l’Espagne contre la Russie en  minutes de jeu. Les Russes ont terminé le match avec  passes...