Nice-Matin (Cannes)

 juillet  : Andrès Escobar, l’adieu cruel

- WILLIAM HUMBERSET J.-C. B. M. F.

Le Brésil passe son premier véritable test du Mondial cet après-midi. Tenue en échec par la Suisse (1-1) pour son entrée dans la compétitio­n, la Seleçao n’a pas été franchemen­t bousculée pour autant dans son groupe E. Déjà tombeur du tenant du titre allemand (1-0), le Mexique sera un adversaire bien plus redoutable que le Costa Rica ou la Serbie. El Tri aurait même dû terminer en tête du groupe F s’il n’avait pas complèteme­nt manqué son dernier rendez-vous contre la Suède (0-3) par pêché de gourmandis­e. « La Suède devait faire le jeu pour se qualifier, c’est elle qui jouait sa survie. Nous aurions dû les attendre », regrettait le capitaine Andrès Guardado. Joueuse, athlétique, la sélection mexicaine de Juan Carlos Osorio a plutôt bien digéré le scandale médiatique qui a entouré la fête organisée pour les 30 ans de Javier Hernandez à quelques jours du mondial, qualifiée d’orgie par la presse nationale. Chicharito lui-même a conforté son statut de meilleur buteur de l’histoire du Mexique (50 buts) avec une réalisatio­n contre la Corée du Sud (21), sans oublier sa passe décisive face à la Mannschaft.

Le Mexique face à la malédictio­n des es

Face au quintuple champion du monde brésilien, le défi sera immense pour une nation confrontée à une véritable malédictio­n des 8es de finale depuis 1994. Eliminée six fois de suite à ce stade de la compétitio­n, la sélection de “Memo” Ochoa, gardien le plus sollicité de ce Mondial selon les stats de la FIFA (17 arrêts), veut briser le rêve de 6e étoile de Neymar. Le Parisien monte en régime après sa blessure au pied qui l’a éloigné trois mois des terrains (1 but, 1 passe), et le Barcelonai­s Coutinho (2b, 1p) est un lieutenant de poids. Mais la grande force de ce Brésil-là reste sa solidité défensive, autour d’un milieu musclé (Paulinho-Casemiro) et d’un Thiago Silva buteur et rayonnant en charnière centrale au côté de Miranda. “O Monstro” est de retour. Au meilleur moment. ANTOINE DELGOULET Un joueur ? Garrincha m’a toujours fasciné. Au-delà de ses fantastiqu­es qualités de footballeu­r, c’est sa personnali­té, son histoire, son destin tragique qui sont fascinants. Les Bleus de  ? Quand on voit sur le papier notre attaque de feu, ça peut faire envie. Mais j’avoue que je suis circonspec­t. Nous ne présentons pas toutes les garanties défensives. Si on veut faire aussi bien que l’équipe de France , ce qui serait un formidable symbole, il va falloir être beaucoup plus fort défensivem­ent. Votre favori ? Le Brésil, sans la moindre hésitation. Je pense que les Brésiliens sont en mission après la gifle reçue en  contre l’Allemagne (-). Toute l’équipe est monstrueus­e, Neymar n’a rien perdu malgré sa blessure et l’état d’esprit du groupe est excellent. Je les vois bien ramener une sixième étoile ! (*) Thomas Ferro-Villechaiz­e est journalist­e sur BeIN Sports. Il est, avec François Xavier Houlet, la voix du handball de la chaîne. Il anime actuelleme­nt l’émission Expresso sur beIN Sports au côté de Vanessa Le Moigne. A des milliers de kilomètres de la Coupe du monde américaine, un drame unique en son genre.  jours après une défaite en poule face aux USA (-), synonyme d’éliminatio­n pour la Colombie, le pays est frappé par la folie. Le défenseur Andrés Escobar se fait descendre sur le parking d’une boîte de nuit de Medellin. La raison ? Un but contre son camp face aux USA qui élimina la Colombie. Un meurtre symbolique du climat de terreur qui régnait alors à Medellin. Favoris au Mondial, les Colombiens reçoivent alors des menaces de mort à leur retour au pays. Escobar, surnommé el caballero de la cancha (le chevalier du terrain) pour son élégance, ne s’inquiète pas : «Dans le football, au contraire des combats de bêtes sauvages, la mort n’existe pas. Personne ne meurt, personne ne se fait tuer. Il n’y a que du plaisir. » De retour au pays, le défenseur est abattu à la sortie d’un bar par un homme de main d’un narco trafiquant local. À chacune des balles tirées, le meurtrier hystérique crie «Gol», à la manière d’un commentate­ur de football sud-américain. Il se dit que les Narcos n’ont pas digéré l’éliminatio­n du pays car ils avaient parié de grandes sommes d’argent sur une qualificat­ion...

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