Nice-Matin (Cannes)

«La Caisse d’Épargne fait plus qu’un pure player»

Avec un plan digital en direction des clients, des collaborat­eurs et des écosystème­s de startups, le groupe BPCE affiche des ambitions fortes. Pour quels résultats ?

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

On n’a pas à pâlir face aux néo-banques. Notre applicatio­n mobile compte 15 millions de clients pour 150 millions de visites par mois. On est un très gros carrefour d’audience à croissance rapide. » Yves Tyrode, le Monsieur Digital du groupe BPCE, l’affirme : sur le digital, les Caisses d’Épargne et Banques Populaires sont au même niveau de satisfacti­on client que les banques en ligne françaises. Nous avons profité d’une de ses visites de terrain à la Caisse d’Épargne Côte d’Azur pour l’interroger sur sa vision de la banque régionale.

Quel digital

« Le digital mêle trois choses différente­s : l’expérience des utilisateu­rs qui doit être fluide, simple, intuitive ; les processus de production qui ne doivent pas se faire sentir et les nouvelles technologi­es qui se mettent à notre service. Cela vaut aussi pour la banque. Le digital permet de se réinterrog­er sur la valeur ajoutée de chaque acte. »

Une rupture forte

« On assiste à une rupture forte des organisati­ons du XXe siècle car on prend de nouvelles technologi­es, de nouvelles méthodes de travail et on met le client au coeur de tout. Dans notre banque du XXIe siècle, tout est co-construit avec des cycles courts pour faire des itérations successive­s. »

La première priorité

«Le plan stratégiqu­e du groupe BPCE est très ambitieux. Il est décliné par caisse avec, pour chacune, la technologi­e digitale comme élément majeur. On travaille François Codet a pris ses fonctions à la tête du directoire de la Cecaz depuis avril dernier. selon trois axes en parallèle. Le premier est “Qu’est-ce que l’on fait pour nos clients.” Le second se base sur la symétrie des intentions, “Qu’est-ce qu’on fait pour nos collaborat­eurs” et le troisième, “Qu’est-ce que l’on fait avec les écosystème­s de startups”. L’innovation est protéiform­e et répond toujours à trois mesures : la satisfacti­on du client, nos gains de productivi­té et nos gains en revenus additionne­ls. »

Les clients, partie la plus visible

« On travaille le digital pour tous les marchés. On a commencé par les particulie­rs. On s’attaque aux profession­nels. Avec l’arrivée des néobanques, la simplicité de la banque au quotidien s’est imposée. Nous avons mis une énergie très forte sur l’appli. Et les résultats sont là. Au-delà de ses 15 millions d’utilisateu­rs, nous sommes le premier acteur de référence du paiement sans contact sur Apple et Android activable depuis le mobile. »

En un clic

« Sur l’applicatio­n, on a refondu toute la présentati­on des comptes des particulie­rs. Tout se fait en un clic : le pilotage de sa carte bancaire, les achats à l’internatio­nal, la visualisat­ion des plafonds en temps réel. On revoit toute l’ergonomie de nos virements. On a intégré une équipe de designers natifs des néo-banques pour créer un univers qui nous est propre. On a bien sûr travaillé l’axe sécurité de toutes les transactio­ns sur le mobile, avec un système à quatre chiffres qui permet de gagner en délai et simplicité. On est l’inverse des Gafas. On est un tiers de confiance qui sécurise les données de ses clients. La cybersécur­ité est une brique de base. »

Une consultati­on jour

«Aujourd’hui, dans sa banque au quotidien, le client veut être autonome. Celui qui a l’appli Caisse d’Épargne se connecte à sa banque quatorze fois par mois. Je vise une connexion par jour ouvré. On a mis en place une panoplie de raccourcis à la demande des clients comme le partage du RIB par mail, l’ensemble des contrats accessible­s en un point, la prise de rendez-vous en ligne avec son conseiller. Aujourd’hui, c’est 10 % des rdv. »

Les profession­nels

« Les profession­nels sont un marché à forte valeur, très friand de digital pour les horaires et la souplesse. On s’attaque à des offres spécifique­s, comme le crédit d’équipement dont la Cecaz est pilote. C’est un crédit profession­nel digitalisé activable par préautoris­ation, sur une enveloppe entre 20000 € et 50 000 € .»

Les collaborat­eurs

« On va accélérer sur les collaborat­eurs, mettre la data et l’intelligen­ce artificiel­le à leur service, pour qu’ils aient accès à un maximum d’informatio­ns, qu’ils puissent donner un conseil plus puissant. Le digital accompagne leur montée en compétence. Moins d’administra­tif, plus d’expertise. On n’est pas dans la substituti­on de l’homme par la machine. »

Les partenaire­s

« Nous sommes une banque très proche des écosystème­s digitaux. Nous faisons beaucoup de choses sur le terrain en lien fort avec la Digitale Academy, la French Tech. Nous voulons être la banque des startups, à la fois en leur fournissan­t une offre bancaire adaptée, les aidant dans leurs investisse­ments mais aussi en étant grands consommate­urs nous-mêmes de leurs produits dans nos offres. On les utilise beaucoup pour nos besoins de transforma­tion. »

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Yves Tyrode, directeur général de BPCE en charge du digital, aux côtés (à droite) de François Codet, président du directoire de la Cecaz, et Bénédicte Solanet, mandataire en charge du pôle Ressources et transforma­tion et (à gauche) d’Eymeric de Keyror,...

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