Marque déposée

Il n’a que  ans, joue au football comme personne, parle mieux que la ministre des Sports, court plus vite que Christophe Lemaitre et vient d’être adoubé par le Roi Pelé, en personne. Kylian Mbappé est un ovni. Il l’assume avec un calme sidérant, ce qui tend parfois à de l’arrogance. Il en faut, forcément, pour être si fort, si jeune. Cela peut parfois agacer, mais on pardonne toujours tout à ceux qui changent le cours d’une vie à la force de leur talent. Celui de Mbappé est rare, voire unique. Leonardo Jardim en a largement profité, Didier Deschamps y a goûté et il ne peut plus s’en passer. « KMB » mène une vie à cent à l’heure, à  plutôt, soit la vitesse à

laquelle il a été flashé lors de sa folle cavalcade face aux Argentins. Il y a d’abord eu une première accélération pour lancer la machine, une seconde pour déposer le pauvre Mascherano, puis une dernière pour faire passer Rojo pour un rigolo. Une action comme une marque déposée. C’était l’ouragan Mbappé, un phénomène rare, irréel même. Sans prévenir, il a frappé la Kazan Arena et laissera une trace indélébile dans le grand livre de la Coupe du monde. Il y a eu du Ronaldo, le phénomène, le vrai, dans la performance de Mbappé. Une aisance, une légèreté, cette impression de ne pas pratiquer le même sport que ses compagnons de jeu. On a songé à lui mettre , on aurait peut-être dû, mais on s’est aussi dit que ce sera pour plus tard. Contre l’Uruguay de Cavani ? Le Brésil de Neymar ? Avec lui, rien n’est impossible…