Contrefaçons : pourquoi il faut dire non
N’achetez pas d’imitations ! C’est le message de la campagne estivale de sensibilisation lancée hier par la destruction symbolique d’une montagne de tee-shirt et de sacs siglés... mais faux
Une montagne de teeshirt Levis ou Yves Saint-Laurent. Des kilos de survêtements Adidas. Des dizaines de sacs à main Mickael Kors. En tout, des milliers d’articles de marque exhibés sur le parking de la mairie. Tentation éhontée. Des faux ! Ouste, tous avalés par une broyeuse impitoyable à l’intérieur d’un camion spécialisé. Réduits en miettes. C’était hier le traditionnel lancement de la campagne anti contrefaçon menée par Unifab, l’Union des fabricants français.
Cyber contrefaçon
Ne vous faites pas des vacances en toc, c’est le slogan de l’opération estivale de sensibilisation auprès du public sur les plages et les marchés du 5 juillet au 18 août. Via le contact, l’affichage mais aussi la toile. Car c’est là que se joue de plus en plus ce gigantesque trafic illicite. « La contrefaçon s’est démocratisée, massifiée, mondialisée en diversifiant sa distribution sur internet. Selon une étude Ifop, quatre consommateurs sur dix ont acheté en 2017 de la contrefaçon sans le savoir» a indiqué Christian Peugeot, président de l’Union des fabricants. Le marché fallacieux ne touche plus uniquement la maroquinerie mais atteint le secteur des médicaments, - « un médicament sur deux acheté en Afrique est faux» ou les pièces automobiles. D’où de potentielles graves répercussions au plan sanitaire. Au coeur des enjeux actuels, la cyber contrefaçon. «Les sites sont à l’étranger, difficiles à saisir, les clients se font livrer par de petits paquets postaux. Nous n’avons pas de réponse efficace » a indiqué Richard Yung, sénateur et président du Comité Anticontrefaçon qui considère toutefois «que la France dispose d’un bon arsenal de lutte». Reste que le marché de l’imitation représente une perte de chiffre d’affaires estimé à 6,8 milliards par an en France et à 35 000 emplois perdus chaque année.
millions d’articles saisis en
« En 2017, 8 millions d’articles contrefaits ont été saisis » a précisé Rodolphe Gintz, directeur général de la douane française. Outre les campagnes annuelles de prévention, l’éducation incarne une piste. « On pense à un module sur la propriété intellectuelle dans le cadre des cours d’instruction civique » a indiqué Richard Yung. Selon Romain Soubeyran, directeur général de l’INPI (institut national de la propriété industrielle) qui a organisé 350 sessions de sensibilisation en 2017, «onne pourra gagner ce combat que par l’union des acteurs publics et privés au niveau international. » À Cannes, il est mené tous les jours. « On est envahi de vendeurs ambulants, a rappelé David Lisnard, maire de Cannes. La police municipale interpelle tous les jours, mais on a besoin de moyens régaliens en terme d’officier de police judiciaire pour réprimer efficacement ce commerce illégal ». Dont acte...