Auribeau : pourquoi Varrone a vu rouge
On l’a rapporté dans notre édition du juin : Jacques Varrone a vu rouge à cause... d’une orange. Une pièce de théâtre, jouée par des enfants, sur le thème « Qui a volé l’orange » et qui s’achève par la désignation d’un coupable idéal : le maire du village. Sauf que le maire, c’est lui. Et s’il n’a pas pris la chose sur le ton de l’humour, c’est peutêtre qu’il avait de bonnes raisons. En tout cas, on l’écoute : « Je n’étais pas présent à cette représentation mais ce projet dit “pédagogique” ayant pu être mis en place grâce à des fonds publics de la commune d’Auribeau, je m’y trouvais représenté par mon adjointe, Mauricette Giraudy. Cette pièce de théâtre fabriquée par l’école publique durant le temps scolaire a suscité, tant de sa part que de celle de nombreux spectateurs, une vive émotion de réprobation et ils m’en ont informé. J’ai donc pris l’avis de la directrice d’école et de l’inspecteur de l’enseignement, qui m’ont également fait part de leur réprobation. Pour cette raison, j’ai demandé que me soit communiqué le script de ce travail. « J’ai ainsi découvert, poursuit Jacques Varonne, que, sous couvert de “pédagogie” ou de création artistique, le maire de Raubieau puis ans plus tard d’Auribeau (Raubieau est l’anagramme d’Auribeau, Ndlr) était la même personne qui volait les commerçants de la commune, trafiquait de faux papiers, faisait du favoritisme et que, démasqué par la police, il était menotté, arrêté, dégradé et, au grand désarroi des habitants, conduit en prison. » Et il relève : « Le maire d’Auribeau ès qualités étant cité, il ne s’agit donc pas d’une fiction. »
« Une curieuse façon d’aborder l’instruction civique » C’est là, l’objet de sa colère. «Ilfaut bien reconnaître, étaye-t-il, que l’instruction civique faisant partie du programme scolaire, c’est une bien curieuse façon, pour ceux qui en ont la charge, de l’aborder. On n’est pas là dans une banale création artistique et dans le domaine de l’humour. Personnellement, j’en ai vu d’autres et je sais que l’exercice de la fonction élective de maire ne met pas à l’abri de toutes sortes de critiques, contestations ou reproches plus ou moins mérités. C’est la démocratie et je m’y suis toujours soumis. Là n’est donc pas du tout la question. » Et il interroge : « . L’école publique de la nation française a elle-même édicté une charte, affichée dans tous les établissements scolaires. Est-elle applicable et s’impose-t-elle aux enseignants ? « . La discrimination négative contre quiconque, contre des catégories de personnes ou des autorités légales constituées, peutelle être considérée comme méthode pédagogique d’éveil et d’instruction civique ? « . L’influence des maîtres sur un jeune esprit malléable et en formation est-elle sans contrôle et donc sans limite dans l’enseignement primaire public ? « . L’école publique étant obligatoire, quelles possibilités ont les citoyens de soustraire leur jeune progéniture vulnérable aux influences négatives — sans lien réel direct avec l’apprentissage de l’écriture, de la lecture, des mathématiques — de certains membres du corps enseignant ? » Voilà qui mérite réflexion.